La présidente d’honneur de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, a exprimé sa crainte de l’intimidation des juges à travers la dernière déclaration du président de la république, Kaïs Saïed, concernant la préparation d’un décret qui concerne le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Intervenue sur Shems FM, ce mercredi 3 novembre 2021, Raoudha Karafi a estimé que le chef de l’État tente ainsi de s’ingérer dans les affaires de la magistrature et de violer son indépendance, l’appelant à renoncer à son idée.
Elle a, par ailleurs, expliqué que dans une démocratie, le pouvoir exécutif ne légifère pas pour le pouvoir judiciaire indépendant via des décrets unilatéraux et que seul le parlement doit jouer ce rôle, sous le contrôle de la Cour constitutionnelle, des médias et de la société.
La juge a, dans le même contexte, mis en garde contre l’implication des magistrats dans le processus de préparation du nouveau décret, ce qui les rendrait complices, selon elle, d’une atteinte à l’institution du Conseil supérieur de la magistrature, lequel pourrait devenir subordonné au pouvoir exécutif.
Mme Karafi a, sur un autre plan, déploré «l’annulation de la magistrature administrative pour la première de l’histoire de l’État tunisien».
C. B. Y.
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