Le Centre sur la migration mixte en Afrique du Nord et la Fondation Heinrich Böll à Tunis ont publié une étude conjointe intitulée «Les épreuves cachées d’une main d’œuvre invisible : la vie économique des réfugiés et des migrants en Tunisie» le 3 novembre 2021 à Tunis.
Cette étude donne un aperçu de la situation économique des réfugié.e.s et migrant.e.s en Tunisie, y compris leur accès au marché du travail et leur contribution à l’économie locale et nationale. L’étude inclus des recommandations aux autorités tunisiennes (nationales et locales), aux organisations internationales, à la société civile et aux chercheurs.
«Nous souhaitons renforcer la production de connaissances sur les mouvements intra-africains, en particulier vers la Tunisie. L’étude examine les moyens de subsistance des migrant.e.s et fournit des informations importantes sur la manière dont ils naviguent les contraintes juridiques et socio-économiques. Elle donne une visibilité et une voix à une main-d’œuvre travailleuse mais largement invisible de l’Afrique subsaharienne qui est souvent privée de droits fondamentaux. Pour développer une stratégie migratoire tunisienne cohérente tout en offrant une protection efficace aux migrant.e.s et aux réfugié.e.s, il est primordial de comprendre leurs réalités et leurs besoins», a déclaré Dr. Heike Löschmann, directrice de la Fondation Heinrich Böll à Tunis.
«Les contributions des réfugié.e.s et migrant.e.s à l’économie tunisienne et à son développement demeurent largement invisibles et méconnues. Quelle sont leurs situations économiques aujourd’hui? Dans quels secteurs travaillent-ils et contribuent-ils à l’économie? Quelles sont leurs vulnérabilités spécifiques et quelles sont les solutions possibles pour améliorer leurs vies? Telles sont les principales questions auxquelles notre étude tente de répondre», a déclaré Dr. Ayla Bonfiglio, directrice régionale du Centre sur la migration mixte en Afrique du Nord.
Aperçu des principales conclusions
On présente ci-dessous un aperçu des principales conclusions avancées et développées par l’étude pour mieux comprendre la vie économique des réfugié.e.s et migrant.e.s en Tunisie, concernant leur droit au travail, les types d’emploi d’une perspective genre, les étudiants et leur engagement dans le travail informel, l’accès aux services bancaires, les envois de fonds et les contributions au développement économique de la Tunisie :
– la Tunisie ne possède pas de législation clé pour protéger les droits économiques et les moyens de subsistance des réfugié.e.s et des migrant.e.s;
– bien qu’il.elle.s soient souvent employés dans le secteur informel, l’accès au travail et les types d’emploi des réfugié.e.s et migrant.e.s varient considérablement selon le genre;
– les étudiant.e.s subsaharien.ne.s doivent souvent se tourner vers le travail informel pour couvrir leurs frais;
– la plupart des répondant.e.s ont noté que leurs revenus en Tunisie n’étaient pas suffisants pour envoyer des fonds aux membres de leur famille dans leur pays d’origine;
– une grande majorité de répondant.e.s ont signalé un manque d’accès aux services bancaires;
– les contributions des réfugié.e.s et des migrant.e.s à l’économie tunisienne et à son développement passent souvent inaperçues, car la plupart s’engagent dans des activités d’emploi informelles.
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