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La Tunisie coule, et Kaïs Saïed continue de brasser du vent

Kaïs Saïed accapare tous les pouvoirs, mais il ne se sent responsable de rien.

Les nouvelles inquiétantes sur l’état désastreux des finances publiques en Tunisie se suivent et se ressemblent confirmant l’imminence d’un crash retentissant, mais le président de la république Kaïs Saïed, qui accapare tout le pouvoir exécutif depuis le 25 juillet 2021, continue de brasser du vent et de regarder ailleurs.

Par Imed Bahri

Adel Marzouk, secrétaire général du syndicat de l’Office des céréales à Sfax, a mis en garde contre la poursuite de l’hémorragie des pertes financières pour l’Etat, comme celle consécutive au retard du déchargement des cargaisons de grains à bord de 3 navires ancrés au large du port de commerce de Sfax. Et pour cause : les fournisseurs exigent à juste titre le paiement de la marchandise par l’Office des céréales, qui est, comme la plupart des entreprises publiques, en quasi-cessation de paiement.

Le navire est en rade, mais le capitaine est aux abonnés absents

Selon Adel Marzouk, qui parlait hier, mercredi 8 décembre 2021, sur Mosaïque FM, un navire chargé d’environ 25 000 tonnes de blé tendre est ancré dans la zone ouverte depuis le 18 novembre, un deuxième navire chargé d’environ 27 000 tonnes d’orge est dans la même situation depuis le 23 novembre et un troisième chargé d’environ 26 000 tonnes de blé dur est au mouillage depuis le 25 novembre.

Le coût du retard par jour s’élève à environ 20 000 dollars US par navire, ce qui représente d’énormes pertes pour l’État, a encore précisé le responsable syndical, alors que le silence des responsables publics, le Pdg de l’Office des céréales, la ministre du Commerce et la cheffe du gouvernement, est devenu assourdissant.

Les nouvelles inquiétantes sur l’état désastreux des finances publiques se suivent et se ressemblent, confirmant l’imminence d’un crash retentissant, mais, à l’instar de tous ses collaborateurs, le président de la république, Kaïs Saïed, qui accapare la totalité du pouvoir exécutif depuis le 25 juillet 2021, continue de brasser du vent et de regarder ailleurs.

Ce n’est pas lui le responsable, ce sont les autres

Cependant, s’il peut toujours se défausser sur ceux qui ont gouverné avant lui et leur faire porter la responsabilité de la situation catastrophique à laquelle est arrivée aujourd’hui l’économie tunisienne, apparemment la seule chose qu’il peut faire avec panache : se défausser sur les autres, il ne peut continuer de se dérober à ses propres responsabilités : c’est lui qui, aujourd’hui, doit apporter les solutions aux problèmes qui paralysent le pays (n’est-ce pas pour cela qu’il s’était fait élire en 2019 et qu’il s’est adjugé tous les pouvoirs le 25 juillet 2021?) ou assumer seul (puisqu’il veut gouverner seul !) la responsabilité du crash à venir. Le comprendra-t-il enfin et en tirerait-il, surtout, les bonnes conclusions?

Qu’on nous permettre d’en douter, car la rigidité psychologique et le dogmatisme intellectuel de M. Saïed, conjugués à sa propension à se cacher derrière son petit doigt, l’empêchent de voir ses propres torts : l’enfer ce sont toujours les autres. Il ne faut donc pas lui rappeler que c’est lui qui tient la barre et ne veut rien céder à personne !

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