Bien que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ait imposé pendant la dernière décennie des augmentations salariales qui ont coûté des milliards de dinars au budget de l’Etat dans un pays économiquement en crise et avec une croissance très faible ce qui a conduit à la hausse de l’inflation et à la dégradation du pouvoir d’achat des Tunisiens, ses dirigeant semblent déterminés à continuer dans cette voie sans issue.
Noureddine Taboubi, le dogmatique secrétaire général de l’organisation syndicale, dans un discours prononcé lors des travaux de la Conférence nationale des femmes travailleuses, ce mercredi 22 décembre 2021, ne comprend pas que son choix de l’augmentation permanente des salaires ait pu être contre-productif aussi bien pour les ménages que pour les finances publiques, et surtout pour l’endettement extérieur qui bat des records et qui est passé de 35% du PIB en 2010 à plus de 100% en cette année 2021.
Par ailleurs, le silence du gouvernement concernant son projet de gel des salaires, conformément à ses engagements vis-à-vis des bailleurs de fonds de réduire la masse salariale dans le budget de l’Etat, est interprété par Taboubi comme un refus d’augmenter les salaires, ce qui est jugé par lui comme inacceptable. «C’est une haute trahison», a-t-il dit, et elle ne passera pas.
Qui peut expliquer à M. Taboubi et à ses camarades syndicalistes, qui s’apprêtent à allumer à nouveau la mèche des revendications de hausses salariales, que tant qu’il n’y aura pas d’investissement, il n’y aura pas de croissance et tant qu’il n’y aura pas de croissance, la crise socio-économique se poursuivra, avec son lot de dévaluation de la valeur de la monnaie nationale, de hausse des prix, d’augmentation de l’inflation et de baisse du pouvoir d’achat des travailleurs?
I. B.
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