C’est en sa qualité de membre du comité exécutif du mouvement Citoyens contre le coup d’Etat, opposé aux «mesures d’exception» annoncées le 25 juillet dernier par le président Kaïs Saïed, que Jawhar Ben Mbarek est intervenu dans l’émission Studio Shems sur Shems FM, vendredi 24 décembre 2021.
Le professeur de droit a déclaré qu’il n’a «aucun problème avec le mouvement Ennahdha, mais plutôt avec le coup d’Etat.» Il a ajouté que «le mouvement Ennahdha a commis un crime contre la transition démocratique en Tunisie, mais il reste une exception dans le monde arabe, en tant que mouvement islamique qui défend la démocratie.»
Oubliés donc, et pardonnés, tous les abus que ce parti a commis en dominant la scène politique tunisienne au cours des dix dernières années ?
Le fait qu’en dix ans de domination de l’Etat, ce mouvement ait mené la Tunisie au bord de la faillite économique et de l’explosion sociale ne semble plus déranger outre mesure l’instable professeur de droit. Au point d’ailleurs qu’il se met aujourd’hui carrément à son service, avec toute la servilité dont il sait faire preuve dans ses engagements effervescents et irréfléchis.
Jawhar Ben Mbarek a parlé aussi dans le même entretien des agressions dont les membres du mouvement Citoyens contre le coup d’Etat ont fait l’objet lors de leur sit-in à l’avenue Habib Bourguiba, le 18 décembre, de la part de personnes présentés, tour à tour, comme des agents de sécurité en civil et des supporters du président Kaïs Saïed.
Le professeur de droit, auquel les partisans de Kaïs Saïed reprochent de s’être mis au service des islamistes qui ont dévoyé la transition démocratique tunisienne et noyauté l’Etat tunisien, qu’il ont failli détruire, n’eût été l’initiative salutaire du 25 juillet, reproche, de son côté, au président Kaïs Saïed d’avoir accaparé illégalement tous les pouvoirs et de chercher à tuer toute voix contestataire par les moyens de l’intimidation et de la répression policière.
Il faut dire que les engagements en dents de scie et les positions en zigzag de Jawhar Ben Mbarek ne sont pas toujours bien lisibles pour une grande partie de Tunisiens, qui reprochent à ce dernier sa versatilité intellectuelle et ses parti-pris politiques instables, passant sans transition d’un excès à un autre, avec une fébrilité que trahissent ses emportements consécutifs.
I. B.
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