A l’heure où l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) reprend son refrain habituel pour exiger des augmentations salariales, il convient de rappeler comment la centrale syndicale est à l’origine de la spirale inflationniste, qui dépasse aujourd’hui 7%, et comment elle va être maintenant à l’origine de l’hyperinflation en persistant dans ses choix dogmatiques et son aveuglement idéologique suicidaires, sinon pour elle, du moins pour l’économie tunisienne.
Par Chedly Mamoghli *
La caste syndicaliste démagogique est, depuis 2011, à l’origine de la spirale inflationniste et des choix qui ont ruiné l’Etat et détruit l’économie en Tunisie et elle continue à jouer les pleureuses.
Pendant plus de dix ans et alors que la croissance dans le pays était en panne, variant entre 1 et 2% par an, contre une moyenne de 5% entre les années 1990 et 2010, ils exigeaient continuellement des hausse de salaires dans les secteurs aussi bien public que privé, ce qui a donné une situation de stagflation (croissance très faible conjuguée à une forte inflation) sans parler de l’endettement public, auquel l’Etat est contraint de recourir pour subvenir à la hausse continuelle de son budget, où la masse salariale (16,6% du produit intérieur brut PIB et 49% des dépenses publiques) représente la part du lion.
Les hausses continuelles des salaires, loin d’améliorer le niveau de vie des ménages, maintiennent l’inflation à des niveaux élevés, causant ainsi plutôt une détérioration de leur pouvoir d’achat.
Comme si ces choix désastreux ne suffisaient pas, les dirigeants de l’UGTT continuent sur la même lancée en se lançant, en ce début d’année, dans une surenchères de revendications et de menaces de grève dans les différents secteurs vitaux de l’économie nationale, faisant fi des énormes difficultés financières de l’Etat en quasi-faillite et qui peine à trouver les ressources nécessaires pour son budget prévisionnel de cette année qui commence.
Les augmentations salariales exigées par l’UGTT ne peuvent en réalité être financées que par la création monétaire, qui est une très mauvaise solution car elle donne lieu à une hyperinflation.
Voilà comment l’UGTT a ruiné la Tunisie avec la complaisance de gouvernements faibles qui se sont couchés devant ses choix dogmatiques et démagogiques désastreux. Et après, cette caste de syndicalistes irresponsables à l’origine du mal non seulement n’assume pas ses choix et se défausse de sa responsabilité mais pire, elle ose jouer les pleureuses…
Si les milliards de dinars dilapidés dans les hausses salariales successives et partis dans la fumée inflationniste auraient été dépensés dans l’investissement, on aurait renoué avec la croissance et la face du pays serait toute autre.
N.B. Sans oublier le réflexe pavlovien de la caste syndicaliste qui se croit sacrée et qui a chaque fois qu’elle est critiqué puise dans la rente mémorielle.
* Juriste.
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