Dans une vidéo publiée tard dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 février 2022, par la présidence de la république le chef de l’État Kaïs Saïed s’est exprimé sur la manifestation prévue à l’occasion de la commémoration du 9e triste anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaïd et des appels à dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en lançant que ce dernier «peut désormais se considérer comme faisant partie du passé».
Autrement dit, le président prévoit incessamment sous peu la dissolution officielle du CSM, considérant que de nombreux juges sont de connivence avec des «criminels» et que cela porte atteinte à l’indépendance de la justice : «Ceux qui sont impliqués dans des affaires devront répondre de leurs actes. La place de certains dans les palais de justice est plutôt en tant qu’accusés et nous les poursuivrons, avec mon respect aux juges intègres qui œuvrent à consolider la justice et l’égalité pour tous», a-t-il lancé.
Le président de la république a également rappelé que de nombreuses affaires traînent depuis de nombreuses années dans les tiroirs de la justice, évoquant même la manipulation de certains dossiers, et citant notamment les assassinats politiques tel que celui de Chokri Belaïd perpétré le 6 février 2013…
«Il est de votre droit de manifester, il est de votre droit de réclamer la vérité et de demander la dissolution du CSM….Ce Conseil où se vendent les postes et se font les mouvements dans le corps des magistrats, en se basant sur les allégeances aux partis politiques …», a encore lancé le président en s’adressant aux Tunisiens et en affirmant que la police assurera la sécurité des manifestants, sachant que cette vidéo a été publiée après une réunion au siège du ministère de l’Intérieur en présence, du ministre Taoufik Charfeddine et de cadres sécuritaires.
Rappelons que les appels à la dissolution du CSM se multiplient ces derniers temps, et que de nombreuses parties estiment que celui-ci est contrôlé par un groupe de «magistrats corrompus et liés à des partis politiques» et en qualifiant le Conseil comme «un obstacle à la réforme de la justice, la lutte contre la corruption et le terrorisme», tout en affirmant qu’ils observeront des mouvements sociaux jusqu’à sa dissolution.
Y. N.
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