La Fédération tunisienne des pilotes de ligne (FTPL) condamne fermement l’arrestation de Moncef Zouari à Vienne (Autriche).
La FTPL estime, dans un communiqué publié vendredi 12 juin 2015, que l’ex-directeur général de Tuninter, est «injustement inculpé» dans l’affaire du crash de l’ATR 72 au large des côtes siciliennes en août 2005, qui a fait 16 morts et 23 blessés.
Rappelons que M. Zouari a été arrêté récemment à Vienne, où il était arrivé pour subir une opération à coeur ouvert, en vertu d’un mandat d’arrêt émis par les autorités judiciaires italiennes via Interpol. Il risque d’être extradé en Italie où il est sous le coup d’une peine de 9 ans de prison.
La cour de cassation de Palerme a, en effet, maintenu l’inculpation du directeur général, des Pilotes (commandant Chafik Gharbi et l’officier pilote de ligne Ali Kbaier) et 4 responsables techniques et mécaniciens impliqués dans le crash de l’ATR 72, rappelle la FTPL, estimant que les condamnations à la prison ferme prononcées à l’encontre de ces prévenus «représentent une violation de l’Annexe 13 de l’Organisation internationale de l’aviation civile (Oaci) qui interdit la criminalisation des pilotes et des cadres de la compagnie», afin de tirer les meilleures conclusions et recommandations à partir des accidents aériens, améliorer ainsi la sécurité aéronautique et prévenir les accidents.
Les enquêtes et analyses ont démontré que cet accident a eu lieu «après qu’un indicateur de quantité carburant similaire à l’indicateur original ait été installé dans l’appareil de fabrication franco-italienne suite à une erreur humaine et non intentionnelle.»
Après l’accident, le constructeur a émis un bulletin de sécurité à tous les exploitants afin de corriger l’indicateur de carburant et éviter d’autres accidents, précise encore la FTPL, tout en rappelant que la Fédération internationale des pilotes de lignes a, dans un communiqué daté du 23 avril 2013, condamné les poursuites pénales engagées contre les pilotes et cadres de Tuninter. Ces poursuites «risquent de perturber l’apprentissage et l’amélioration de la sécurité aéronautique», car elles pourraient limiter les informations fournies par les pilotes lors d’incidents ou d’accidents et engendrer ainsi de fausses expertises.
La FTPL appelle les autorités tunisiennes et italiennes à collaborer afin de revoir le verdict du procès relatif à ce tragique accident «de manière équitable et conformément aux normes et recommandations de l’Oaci.
I. B.
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