Le décret présidentiel publié dimanche 13 février 2022 relatif à la création du Conseil supérieur provisoire de la magistrature (CSPM) a suscité beaucoup de réactions hostiles, mais pas seulement. Car il a aussi suscité la satisfaction de nombreux observateurs avisés, tel le professeur de droit constitutionnel, Amine Mahfoudh, qui considère que ce décret «représente un important pas vers la réforme du système judiciaire en Tunisie».
«Ce décret remettra tout dans l’ordre, vu qu’il ne présente aucune atteinte à l’indépendance de la magistrature», a affirmé le célèbre constitutionnaliste, qui était l’invité de l’émission « Jaweb Hamza » dimanche sur Mosaïque FM, en réitérant son soutien à la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qu’il considère comme «une menace, encore plus sérieuse, que celle de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP)».
Le traitement réservé aux affaires des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassiné en 2013 par des extrémistes religieux, est, selon les termes du professeur universitaire, «l’illustration parfaite de l’échec du système judiciaire en Tunisie».
Le constitutionnaliste, qui ne fait pas mystère de son soutien au projet politique du président de la république Kaïs Saïed, se donnant pour mission d’assainir la vie politique en Tunisie, estime que l’actuel locataire du palais de Carthage «va établir l’Etat de droit et des institutions». Car, selon lui, le processus politique mis en place en 2011 a fait des choix qui ont mené le pays vers la déroute. Selon lui, Ennahdha ne croit pas à la démocratie et veut clairement bâtir un Etat théocratique et la sortie de la crise ne saurait se réaliser sans une rupture totale avec le système politique en place. Et à cet effet, la loi électorale doit être amendée pour éviter l’effritement des voix des électeurs et favoriser la victoire d’un parti majoritaire qui assume la responsabilité de la direction des affaires du pays.
I. B.
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