Ghazi Chaouachi, a estimé qu’«il vaut mieux que le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, supervise lui-même et parraine le dialogue réclamé par la Coordination des partis sociaux-démocrates, car c’est lui qui «détient le pouvoir et qui peut assurer son efficacité et garantir la mise en œuvre de ses résultats.» Il reste cependant à savoir si cette politique de la main tendue va réussir à amadouer un chef d’Etat droit dans ses bottes et qui refuse de dialoguer avec personne. Rien n’est moins sûr.
Le secrétaire général du Courant démocratique (Attayar), un parti de centre-gauche, a ajouté, dans un communiqué publié, vendredi 25 février 2022, que ladite Coordination formée d’Attayar, l’Ettakatol et d’Al-Jomhouri, qui ont proposé l’initiative d’un «dialogue sérieux et responsable pour élaborer une feuille de route pour le salut et la réforme, a l’intention de tenir prochainement une réunion avec le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour lui présenter cette initiative et connaître son avis, étant donné que la centrale syndicale est un élément acteur déterminant et qui dispose d’une expérience et d’une histoire et est capable de convaincre le président de la nécessité et de l’importance de ce dialogue, dans lequel il y aura des concessions et des arrangements entre les diverses parties.»
En revanche, a-t-il indiqué, si le président refuse le dialogue, il doit «présenter une alternative susceptible de sauver l’Etat et sortir des options et donner les choix et les discours qu’il adopte aujourd’hui», ajoutant que la Coordination poursuivra, dans ce cas, ses consultations dans le cadre de son initiative d’engager un dialogue sans le président de la république.
M. Chaouachi a, par ailleurs, estimé que la prochaine rencontre avec le secrétaire général de l’Union permettra d’entendre le point de vue de l’organisation syndicale et de ses structures sur la question du lancement d’un dialogue participatif responsable, d’autant plus que Noureddine Taboubi doit rencontrer le chef de l’État, indiquant qu’il est également possible que la Coordination rejoigne l’initiative lancée par l’UGTT en novembre dernier, si toutes les parties s’accordent sur cette option
En ce qui concerne l’initiative de dialogue que La Coordination a lancée, le secrétaire général du Courant démocrate a déclaré qu’elle est encore «à ses débuts». Il y a des consultations et des pourparlers avec les composants du spectre politique démocratique (société civile, partis politiques, organisations nationales et personnalités nationales).
La deuxième phase de l’initiative consiste à la détailler à l’opinion publique et au reste des partis politiques sans exclusion, qui pourront s’y engager, quel que soit leur orientation, y compris le mouvement Ennahdha, a indiqué M. Chaouachi, soulignant que le dialogue se fait aussi avec les adversaires politiques.
Concernant ce que le président de la république a déclaré, jeudi 24 février, lors de sa présidence du conseil des ministres, sur l’interdiction du financement étranger des associations, M. Chaouachi a déclaré qu’il s’agit d’un coup porté à la société civile et d’une atteinte à son rôle, considérant que cette décision serait correcte lorsqu’il s’agit d’associations caritatives qui reçoivent des fonds étrangers et sont en fait des armes pour financer certains partis politiques, faisant surtout allusion au parti islamiste Ennahdha qui recourt à ce genre de subterfuge pour se financer.
I. B.
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