Un Tunisien d’une trentaine d’années a été tué par le tir d’un policier après un refus d’obtempérer, ce mercredi 7 septembre 2022, à Nice, en France.
L’homme conduisait une voiture signalée volée et a refusé d’obtempérer aux ordres de la police. Une course-poursuite a démarré sur la voie rapide avant que le véhicule en question soit bloqué par celui de la police au niveau de l’avenue Henri Matisse.
Des médias locaux ont affirmé que le conducteur a foncé à plusieurs reprises sur la voiture des agents, obligeant l’un des policiers à tirer sur le conducteur «pour sauver son collègue».
Blessé, le conducteur, un Tunisien vivant à Nice depuis un an, a succombé à ses blessures, alors que le passager a été arrêté et placé en garde à vue, pour «tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique», rapportent encore les médias, citant le parquet de Nice.
Or, des vidéos de l’intervention publiées sur les réseaux sociaux, ont semé le doute sur la première version donnée par les autorités et plusieurs internautes ont dénoncé une «énième bavure», en affirmant que le véhicule du suspect était bloqué par celui de la police et «qu’il ne représentait donc aucun danger, ni ne pouvait fuir» et en accusant l’agent d’avoir «tiré rapidement sans réfléchir et d’une manière injustifiée».
Ils ont aussi exprimé leur inquiétude quant aux dépassements des policiers, rappelant également que les faits surviennent quelques heures après une autre intervention à Rennes, où un policier a ouvert le feu sur un véhicule ayant refusé d’obtempérer : Le conducteur a été blessé et placé en garde à vue alors qu’une femme de 22 ans assise du côté passager a été tuée.
De son côté Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, en charge de la sécurité, a rappelé qu’il s’agit du 3e refus d’obtempérer de la journée dans la ville : «Celui-là se termine par un décès… C’est toujours triste, mais moi je vais être du côté de ceux qui portent l’uniforme, de ceux qui défendent l’ordre, de ceux qui veillent à l’intégrité physique. S’en prendre à un policier, c’est s’attaquer à la République française», a-t-il indiqué aux médias. Et d’ajouter dans un tweet : « Face à ces délinquants, je serai toujours du côté de ceux qui portent l’uniforme et qui défendent le pays et la nation».
Le maire de Nice Christian Estrosi, a lui aussi exprimé son soutien à la police nationale, et a notamment tweeté : «Soutien total aux agents de la police nationale confrontés à un refus d’obtempérer sur l’avenue Henri Matisse. Face à un conducteur qui leur a foncé dessus délibérément, ils ont du faire usage de leur arme pour le neutraliser…Les refus d’obtempérer sont un délit et se multiplient. Ces dernières 24h, notre @pmdenice a été confrontée à deux refus d’obtempérer particulièrement violents. Face à cette recrudescence, il faut être derrière nos policiers».
De nombreux activistes de la société civile ont pour leur part appelé à l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de cette intervention qui s’est soldée par un décès.
«Les policiers seraient «blessés», ils seraient «choqués», répète en boucle une présentatrice. Pas un mot pour la victime. Et un représentant des forces de l’ordre, en direct, répète que la vie des policiers était en danger et qu’il fallait absolument tirer. Mensonges habituels. Manque de chance, une vidéo prouve le contraire… À chaque fois le même scénario. À chaque fois les mêmes mensonges médiatiques. À chaque fois, la même impunité. Demain, ça peut être vous, un ami, un frère ou une sœur… Où s’arrêtera le massacre ?» ont-ils notamment dénoncé sur les réseaux sociaux.
Y. N.
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