Le syndicat des journalistes soutient le caricaturiste Lotfi Ben Sassi et dénonce la censure pratiquée par le journal « La Presse », qui constitue une atteinte à la liberté de la presse.
Dans un communiqué rendu public, mercredi 16 mars 2016, le Syndicat national des journalistes tunisiens (NJT) est revenu sur l’affaire de censure dont a été victime, en février dernier, Lotfi Ben Sassi, de la part de la direction de la rédaction du journal « La Presse ».
Le SNJT a fait part de son étonnement face au retour , en Tunisie, «des pratiques de pression et d’oppression envers les médias et les journalistes», en précisant avoir pris connaissance des dessins caricaturaux censurés, qui ne constituent aucune atteinte à la souveraineté du pays, ni aucun danger pour la nation, comme avancé par la direction du journal.
«Une caricature se veut artistique, humoristique, critique et satirique. Et pour cela, un caricaturiste doit jouir de toute sa liberté pour créer. Le prétexte d’atteinte de la souveraineté de la nation est un prétexte souvent utilisée par l’Etat policier pour opprimer la liberté d’expression», précise le communiqué.
Les « Bok-Bok » censuré par « La Presse » en février dernier…
Le syndicat a appelé le journal « La Presse » à publier les dessins de Lotfi Ben Sassi, qui a confié au président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), qu’il est menacé de sanctions administratives pour avoir dénoncé les pratiques de censure dont il a été victime.
«La direction du journal est appelée à mettre fin à ces pratiques dans une institution publique, censée représenter la pluralité des orientations idéologiques et politiques de la société», ajoute le communiqué.
Notons que Lotfi Ben Sassi travaille à « La Presse » depuis plus de 20 ans comme caricaturiste. Il est l’un des dessinateurs de presse les plus connus en Tunisie. Il s’est rendu célèbre par ses caricatures quotidiennes, commentant l’actualité nationale et internationale avec un trait acerbe mais jamais vulgaire, et par la série humoristique hebdomadaire des « Bok Bok« , publiée chaque dimanche « La Presse », qui jette un regard narquois et tendre sur les petits défauts de la société tunisienne.
Y. N.
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