Seuls 970 cas de corruption dénoncés, depuis décembre 2012, ont abouti à des poursuites en justice.
C’est ce qu’a annoncé Ibrahim Missaoui, président de l’Association tunisienne pour la lutte contre la corruption (ATLC), lors d’une conférence organisée, vendredi 25 mars 2016, précisant que les personnes qui alertent et dénoncent ne sont pas protégées et que cela n’encourage pas les Tunisiens à s’engager et à s’impliquer dans la lutte contre la corruption administrative. Ceux qui le font abandonnent, souvent, le dossier avant même que la justice en soit saisie.
«Ceux qui dénoncent les cas de corruption dans les administrations ne peuvent le faire sous couvert d’anonymat lorsque l’affaire est entre les mains de la justice et cela les dissuade, car ils sont souvent victimes d’intimidation voire de menace», a déploré Ibrahim Missaoui.
Les statistiques de l’ATLC ont également révélé que 90% des personnes ayant dénoncé une corruption en ont été elles-mêmes victimes. «La plupart des personnes qui dénoncent sont les victimes dans l’affaire. C’est-à-dire que les témoins, lorsqu’ils ne sont pas touchés eux-mêmes, préfèrent fermer les yeux, plutôt que de dénoncer», a ajouté Ibrahim Missaoui.
N. Y.
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