Palais de justice de Tunis.
Le juge d’instruction de la 13e chambre auprès du tribunal de 1ère instance de Tunis, Béchir Akremi, serait bientôt nommé procureur général.
Cette insistante rumeur est diffusée par des avocats, qui critiquent cette promotion à leurs yeux injustifiée, d’autant que le juge en question, qui est en charge de l’instruction des affaires de terrorisme, a brillé, jusque-là, par son laxisme et son indulgence vis-à-vis des individus accusés de crimes terroristes, dont beaucoup ont été relâchés par ses soins avant de reprendre leurs activités aux seins des groupes armés, en Tunisie et à l’étranger.
On reproche, surtout, à Béchir Akremi de graves manquements dans l’instruction de l’affaire d’assassinat du dirigeant du Front populaire Chokri Belaïd, notamment son refus d’auditionner des hauts cadres du ministère de l’Intérieur, dont la responsabilité dans cet assassinat a pourtant été prouvée, à commencer par l’ancien ministre de l’Intérieur et ancien Premier ministre Ali Larayedh, secrétaire général du parti islamiste Ennahdha.
On comprend dès lors que la rumeur de la promotion imminente du juge Akremi fait grincer des dents dans les coulisses des tribunaux et dans les rangs de la gauche.
Le député Zied Lakhdhar, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad) et membre dirigeant du Front populaire, a dénoncé, une nouvelle fois, les pratiques du juge d’instruction de la 13e chambre du tribunal de 1ère instance de Tunis qui, selon lui, n’a pas été impartial dans l’instruction de l’affaire d’assassinat de Chokri Belaïd, qu’il a bâclée et clôturée à la hâte pour se débarrasser de la patate chaude.
«Il a présenté sa candidature au poste de procureur de la république et il sera retenu par reconnaissance pour les efforts louables qu’il a consentis pour camoufler la vérité dans l’assassinat de Belaid», a déclaré Zied Lakhdhar, hier soir, sur la chaîne Al Watanya 2. «Nous allons frapper à toutes les portes pour défendre les intérêts du martyr de la nation, qui a toujours plaidé pour l’instauration d’une véritable justice indépendante en Tunisie», a ajouté Zied Lakhdhar, en rappelant à ses confrères les grandes qualités humaines de Belaid et en leur demandant de ne pas succomber aux petits calculs politiciens.
Béchir Akremi est né à Jendouba le 5 mars 1964. Durant ses études à la faculté de droit, il a sympathisé avec le Mouvement de tendance islamiste (MTI), ancêtre d’Ennahdha. Il a commencé sa carrière de juge en janvier 1989 à l’Ariana. Dix ans après, il a été muté à Béja et, en 2011, il a été nommé à Tunis. Sa promotion a coïncidé avec la montée du parti islamiste au pouvoir en Tunisie.
Z. A.
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