Selon le président du Syndicat national des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Midani Dhaoui, a nié tout apaisement dans la crise du lait, soulignant que le stock stratégique du pays a baissé à 8 ou 9 millions de litres, contre 50 millions litres il y a seulement quelques mois.
Dans une intervention téléphonique dans l’émission Matinale de Shems FM, aujourd’hui, lundi 28 novembre 2022, Midani Dhaoui a appelé la nécessité pour l’agriculteur de bénéficier d’une marge bénéficiaire adéquate. Pour cela, les pouvoirs publics doivent approuver une augmentation du prix à la production comprise entre 500 et 700 millimes par litre de lait, soulignant que l’ensemble de la filière laitière menacée (lait, yaourt, fromage…).
Midani Dhaoui a aussi mis en garde contre le recours à l’importation, aux dépens des producteurs tunisiens, réitérant le refus d’une augmentation de seulement 200 millimes: «Nous ne demandons pas la charité, mais un prix qui permet aux éleveurs de préserver leur activité aujourd’hui gravement menacée», a-t-il lancé.
A cet égard, il a expliqué que les centrales du lait ont accepté une augmentation de 200 millimes au profit de l’agriculteur, mais les agriculteurs la rejettent catégoriquement, car cette augmentation est insuffisante et pourrait être remise en question à tout moment.
«Nous ne sommes pas prêts à subventionner les consommateurs. Ce n’est pas notre rôle, mais celui de l’Etat», a-t-il également expliqué, en soulignant la hausse du coût à la production en raison, notamment, de la hausse des prix des aliments pour animaux. «On demande juste une marge bénéficiaire adéquate qui nous permette de poursuivre nos activités au service de la communauté nationale», a conclu Midani Dhaoui, en alertant l’opinion sur le fait que le lait importé pourrait coûter entre 3,5 et 4 dinars le litre, et ce ne serait pas au profit des consommateurs. Mieux veut, selon lui, préserver la production nationale et éviter l’abandon d’une grande partie des producteurs.
I. B.
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