Rached Ghannouchi estime que l’importation excessive, notamment des bananes et des pommes rouges, a aussi contribué à la dévaluation du dinar.
Invité, hier, par Zitouna TV pour parler de la situation économique et politique dans le pays, notamment de la dégringolade du dinar et le probable changement du chef du gouvernement Habib Essid, le président d’Ennahdha en a appelé à la responsabilité de tous, y compris le citoyen.
«Il ne faut pas faire porter l’échec du gouvernement actuel au seul Habib Essid, qui reste un homme sérieux, intègre et patriote. Sur certains dossiers, comme la sécurité, son gouvernement a réussi à passer de la défensive à l’offensive, mais sur le plan économique, nous sommes tous d’accord pour dire que le gouvernement a échoué. Il faut donner une nouvelle impulsion à l’économie et une lueur d’espoir à la société, qui se trouve au fond du tunnel. Avec un taux de croissance proche de zéro, il est temps d’imprimer ce changement, au risque de nous retrouver bientôt à la case départ (d’avant la révolution de janvier 2011, Ndlr)», a-t-il déclaré.
Interrogé sur la persistance de la crise économique, M. Ghannouchi s’est fendu d’une analyse sur le déficit du commerce extérieur tunisien. «Nous avons les meilleurs fruits au monde. J’ai voyagé partout et je n’ai pas trouvé mieux. Pourquoi importe-t-on des bananes et des pommes rouges que l’on voit aujourd’hui partout. C’est excessif, quand on sait que pour importer, on fait sortir des devises et on affaiblit le dinar. On le détruit. Surtout que, depuis un certain temps, le phosphate ne nous rapporte plus de devises comme auparavant pour aider à rééquilibrer la balance commerciale», a-t-il expliqué, ajoutant que l’annonce de la formation d’un gouvernement d’union nationale doit se faire rapidement.
«Impliquer de près ou de loin l’UGTT est une bonne chose car il faut composer avec toutes les parties. Il faut juste se mettre d’accord et au plus vite sur la formation du gouvernement d’union nationale pour éviter le relâchement dans l’administration et tout ce qui s’ensuit, et sortir enfin de la crise avec les moindres dégâts et avant qu’il ne soit trop tard», a encore précisé Rached Ghannouchi, en soulignant qu’il n’y a pas de stabilité politique sans une économie en bonne santé.
Z. A.
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