Rached Ghannouchi et Elisabeth Guigou.
En visite du 21 au 24 juin, à Paris, Rached Ghannouchi cherche à «vendre» aux responsables politiques français la vraie fausse mutation du parti islamiste tunisien.
Quelques jours avant que le président d’Ennahdha ne pose ses valises dans un hôtel du 1er arrondissement parisien, Lotfi Zitoun, l’un de ses proches conseillers, s’est rendu en France pour lui préparer le terrain et lui décrocher des rencontres de haut niveau. Certains hauts responsables ont accepté de le recevoir, d’autres, très pris, se sont excusés, comme le Premier ministre Manuel Valls.
Parmi ceux qui ont accepté de le rencontrer, Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères (la demande ayant transité par l’ambassade de France à Tunis), Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, et l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Hier, M. Ghannouchi a rencontré l’ancienne Garde des Sceaux Elisabeth Guigou, députée de Seine-Saint-Denis qui préside la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée. La discussion a porté sur la transition démocratique en Tunisie, les défis socio-économiques auxquels fait face le pays et les relations tuniso-françaises.
Rached Ghannouchi est à Paris pour convaincre les Français du changement de son parti qui, à la faveur de son dernier congrès, a annoncé la rupture avec l’islam politique, ce dont beaucoup d’analystes et observateurs des affaires tunisiennes doutent beaucoup, les islamistes étant passés maîtres dans le double langage, la tromperie et le mensonge.
L’élection de l’un des dirigeants les plus radicaux d’Ennahdha, Abdelkarim Harouni, à la tête du conseil de la choura, n’est pas, en effet, un signe d’ouverture. Au contraire…
Dans son périple parisien, Rached Ghannouchi est accompagné de son gendre Rafik Abdessalem, ancien ministre des Affaires étrangères, Ridha Driss, membre du conseil de la choura, les députés d’Ennahdha de la circonscription France nord, Houcine Jaziri, Saïda Lounissi et Arwa Ben Abbes, qui vont sans doute se charger de la traduction, Rached Ghannouchi ne parlant que la langue arabe.
Z. A.
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