Le contraire nous aurait étonnés : Le Front populaire (FP) ne participera pas aux concertations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Le porte-parole du FP, Hamma Hammami, avait exprimé, vendredi dernier, la disposition de cette coalition de partis de gauche à contribuer à la définition d’un plan d’action pour surmonter la situation difficile que traverse le pays. Mais bien qu’il ait affiché son soutien à l’initiative présidentielle en faveur de la formation d’un gouvernement d’union nationale, y voyant surtout un aveu d’échec du gouvernement Habib Essid, en place depuis janvier 2015, le FP a annoncé, mercredi, qu’il ne prendra pas aux réunions de concertation pour la concrétisation de cette initiative.
Dans une déclaration aux médias, M. Hammami a qualifié l’initiative présidentielle d’«improvisée, formelle et inconstitutionnelle». Elle a pour finalité de mettre de l’ordre au sein de la coalition au pouvoir (Nidaa Tounes, Ennahdha, UPL et Afek Tounes) et plus particulièrement au sein de Nidaa Tounes et d’en élargir la base, a-t-il affirmé. Elle vise aussi, selon lui, à mettre en place les conditions sociopolitiques nécessaires pour imposer au peuple tunisien les diktats des institutions financières internationales.
«Le plan de travail proposé et le dialogue marathonien engagé ne peuvent qu’aboutir à un dialogue formel dont les résultats sont préalablement connus», a-t-il aussi affirmé.
De surcroît, l’initiative présidentielle est anticonstitutionnelle, dans la mesure où les partis de la coalition au pouvoir auraient dû la soumettre cette initiative au parlement, a-t-il ajouté.
Le document élaboré par la présidence de la république n’a pas proposé une alternative aux orientations qui ont été à l’origine même de la crise, a encore souligné M. Hammami.
Le porte-parole du Front populaire a, par ailleurs, réitéré son appel pour la constitution d’un gouvernement de salut national qui, a-t-il expliqué, doit prévoir des mesures et des orientations en rupture avec les choix et programmes qui ont déjà échoué. C’est le seul moyen, selon lui, pour reconstruire le pays et le sortir de la crise où il se morfond actuellement.
Réagissant à l’absence du FP de la réunion de concertation sur le processus de formation d’un gouvernement d’union nationale, mercredi, au Palais de Carthage, le président de la république Béji Caïd Essebsi a fait part de son regret, ajoutant qu’il s’est entretenu longuement avec les représentants du Front et «ils avaient l’air convaincu du projet et engagé à poursuivre les concertations», a-t-il précisé. «Nous regrettons profondément l’absence du FP dont nous respectons la décision», a-t-il ajouté.
I. B. (avec Tap).
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