Une ordonnance de puissants anesthésiques prescrits par une esthéticienne a provoqué un tollé dans le milieu médical tunisien.
Les médecins, qui ont dénoncé cet abus, appellent les pharmaciens à ne pas fournir les médicaments sur la base d’une ordonnance émanant d’un non spécialiste de la santé.
Ils alertent aussi sur la dangerosité des anesthésiques locaux, composé de lidocaine et prilocaine, car ils sont puissants et ne peuvent être prescrits que par des médecins, des dentistes, des vétérinaires, des sages-femmes et des techniciens de la santé.
L’ordonnance prescrite par l’esthéticienne H. B., pour effectuer le tatouage des sourcils, ne comporte pas de mentions légales, telles que la signature du prescripteur, les doses en toutes lettres et leur mode d’administration, relèvent aussi les médecins.
Docteur Samir Abdelmoumen qualifie ce dépassement d’intolérable et, au nom de tous ses collègues, appelle les pharmaciens à refuser les ordonnances non conformes, d’autant que le produit prescrit fait partie du tableau C et ne peut être délivré en pharmacie sans une prescription médicale en bonne et due forme.
«Une esthéticienne prescrit des médicaments et pas n’importe lesquels, une crème anesthésique à base de 2 puissants anesthésiques locaux sur un simple torchon et nos chers pharmaciens délivrent le médicament qui doit être donné uniquement sur ordonnance médicale», s’est-il indigné.
Y. N.
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