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Révision en cours de la loi de finances 2016

Slim-Chaker-Assemblee

Le ministère des Finances est en train de réviser la loi de finances 2016 en tenant compte des changements économiques enregistrés au cours du 1er semestre.

Cette annonce a été faite par le ministre des Finances Slim Chaker, lors d’une séance plénière, mardi, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il s’agit d’établir de nouveaux équilibres financiers au vu des perspectives du second semestre de cette année.

La loi de finances complémentaire doit être présentée à l’ARP au cours des prochaines semaines, a indiqué M. Chaker, qui a fait savoir que son département a adopté, l’année écoulée, lors de l’élaboration de la loi de finances 2016, plusieurs hypothèses, dont la possibilité d’atteindre un taux de croissance d’environ 2,5%, un prix du baril de pétrole établi à 55 dollars et un niveau de change du dollar évalué à 1,970 DT (il atteint aujourd’hui 2,200 DT), ainsi qu’une enveloppe de 13 milliards de dinars (MDT) au titre des dépenses salariales. Par ailleurs, environ 5 milliards de dinars devaient être consacrés aux dépenses de développement, 6,594 milliards de dinars aux ressources d’emprunt et du trésor et 5 milliards de dinars au paiement de la dette publique.

La révision de ces hypothèses de départ a été rendue nécessaire par les changements survenus en Tunisie, au cours du premier semestre 2016, sur les plans économique, social et politique, qui ont empêché la réalisation du taux de croissance escompté et impacté négativement le trésor de l’Etat.

L’évolution des dépenses des salaires et l’allocation d’enveloppes additionnelles au ministère de l’Education, au Mécanisme 16 et au Fonds anti-terroriste ont aggravé la charge de l’Etat. Pour ne rien arranger : la détérioration du taux de change du dinar face au dollar a fait supporter à l’Etat des charges additionnelles de l’ordre de 400 millions de dinars (MDT).

Par ailleurs, la crise économique a entraîné une baisse notable des ressources fiscales des entreprises pétrolières, qui ont atteint 374 MDT au cours du premier semestre 2016, et une réduction des ressources fiscales des entreprises non-pétrolières, qui se sont établies à 184 MDT.

Pour surmonter les difficultés nées de la hausse des dépenses et de la stagnation des recettes, M. Chaker a indiqué que le gouvernement a pris plusieurs mesures, notamment pour renforcer la consommation intérieure, important catalyseur économique, même son impact sur l’inflation est négatif.

D’autres mesures ont également été décidées pour accroître l’investissement et l’exportation, améliorer la gouvernance, lutter contre la corruption en assurant les conditions d’un meilleur fonctionnement de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, dont les ressources doivent passer de 300.000 dinars à 2 MDT, moderniser l’administration et créer la Banque des régions qui aura pour mission d’encourager les jeunes à créer des projets.

Le ministre a expliqué que la réussite de toutes ces réformes demeure tributaire de la stabilité sécuritaire, sociale et politique dans le pays et du rétablissement de la confiance, qui constitue le facteur principal de relance de la croissance et de mobilisation des investisseurs tunisiens et étrangers.

I. B. (avec Tap).

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