Les déplacements des Britanniques en Tunisie marquent une reprise, un an après l’attentat de Sousse qui a coûté la vie à 38 touristes étrangers.
Les chiffres de la firme Sojern, société indépendante spécialisée dans la recherche sur le voyage, cités par le site ‘‘Travel Weekly’’, indiquent que les voyages sur la Tunisie ont enregistré, en juillet, une progression de 10%.
Pourtant, cette situation s’inscrit dans un contexte marqué par la prolongation par la présidence de la république tunisienne de l’état d’urgence et le maintien par le Foreign Office britannique de l’interdiction de voyage en Tunisie imposée aux ressortissants du Royaume-Uni depuis une année.
Depuis de nombreux mois, suite à la décision des tour-operators de suspendre leurs activités sur les aéroports de Monastir et d’Enfidha, seuls la compagnie aérienne nationale Tunisair assure des liaisons entre Londres et Tunis.
Les données de la Sojern montrent que, du fait des attentats terroristes de l’année dernière, il y a eu un recul global des intentions mondiales de voyage sur des destinations comme la Tunisie (baisse de 9%), l’Egypte (moins de 15%) et la Turquie (moins de 14%).
Cependant, malgré cette tendance baissière générale du voyage mondial, les touristes du Royaume-Uni semblent avoir décidé, en juillet, de prendre le contre-pied de l’interdiction de leur Foreign Office, en choisissant de faire le déplacement en Tunisie.
Au vu de cette «indiscipline» du touriste britannique, le rapport de la Sojern met en garde les industriels du voyage européens: «Les responsables du marketing devraient tenir compte de cette désobéissance des touristes et des changements de tendance du marché moyen-oriental. Le fait est là: il est indéniable que les ressortissants du Royaume-Uni gardent un engouement fort certain pour le voyage dans cette partie du monde. Certes, l’instabilité politique et l’insécurité de cette région peuvent influencer les intentions de voyage du citoyen britannique moyen, mais il ne faut en exagérer l’impact», conclut l’étude de Sojern.
Theresa May, la nouvelle locataire du 10 Downing Street, pourrait donc inverser la décision de son sourcilleux prédécesseur David Cameron et rouvrir les voies du voyage des Britanniques en Tunisie – ou, au moins, en assouplir les précautions…
Marwan Chahla
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