Les réactions des représentants de partis politiques tunisiens au coup d’Etat raté en Turquie se caractérisent par d’importants clivages.
Lors d’une séance plénière, mardi, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), deux tendances se sont dégagées : il y a, d’un côté, les défenseurs de la légitimité et, de l’autre, ceux des droits humains. Par conséquent, on a eu du mal à arriver à dégager une position commune.
Fathi Ayadi, député du mouvement islamiste Ennahdha, proche de l’AKP et d’Erdogan, a appelé à interagir positivement avec la position officielle de la Tunisie à travers la publication par le Parlement d’une déclaration condamnant la tentative du coup d’Etat. Dans cette déclaration le parlement devrait exprimer son soutien aux institutions turques, démocratiquement, élues, a-t-il proposé.
Ahmed Seddik, député du Front populaire (gauche) a estimé que les autorités turques ne devraient pas utiliser la tentative de coup d’Etat comme prétexte pour bafouer les principes démocratiques et instaurer un régime autoritaire. «Les autorités turques maintiennent la possibilité d’un retour à la peine de mort», a-t-il dénoncé, rappelant que la sanction des présumés putschistes est seulement du ressort de la justice.
De son côté, la députée du Courant démocrate Samia Abbou a souligné que la tentative du coup d’Etat en Turquie est inadmissible. Elle a, toutefois, dénoncé les pratiques inhumaines exercées par les autorités turques contre les auteurs du putsch.
Plusieurs vidéos diffusées au lendemain du coup d’Etat manqué montraient des soldats couverts de sang, voire lynchés, a fait remarquer la députée, qui a également appelé les autorités turques à réunir les conditions d’un procès équitable des présumés putschistes.
I. B. (avec Tap).
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