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Hammamet : Les mélanges de Mohamed Ali Kammoun

Parfums-Kammoun-Hammamet

On s’attendait monts et merveilles d’un voyage dans le patrimoine musical tunisien. On a eu doit à un choc des cultures. L’harmonie n’y était pas…

Par Anouar Hnaine

Le pianiste et compositeur Mohamed Ali Kammoun et l’Ensemble orchestral de Tunisie étaient l’invité du 52e Festival international de Hammamet pour présenter, dimanche 24 juillet, une production ambitieuse qui a demandé deux ans de travail, ‘‘Parfums’’, devant un public apparemment acquis.

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Sans transition

Après la participation à l’ouverture contestée de l’événement ‘‘Sfax capitale de la culture arabe’’, Mohamed Ali Kammoun se trouve à Hammamet. Violons, violoncelles, ûd, chœur, percussions et le maestro au piano et à la direction nous ont fait voyager de région tunisienne à une autre.

Côté gauche, l’Orchestre symphonique tunisien dirigé par Rachid Koubâa, de noir vêtu, au devant de la scène Maître Kammoun, chapeau, costume noir et nœud pap. A droite, le chœur composé d’une paire de jeunes filles et une autre paire de garçons, Zied Zouari, au premier violon voisine avec le ûdiste. Au fond, défilent des images de style populaire, un rien folkloriques, le nom de la pièce jouée, des paysages, des personnages.

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Un prélude, des morceaux de jazz, et puis, sans transition, un «tabbel» et une «zokra» de Kerkennah, entrent en scène. Le folklore s’unit à la musique symphonique, on se croyait parti en voyage, nous nous sommes retrouvés dans une aventure de laquelle on voulait sortir au plus vite tant le mélange nous a gênés sinon «agressés».

De Kerkennah, on part vers Sicca Venera ou El-Kef, chants soutenus par l’orchestre et le chœur, un solo de Zouari, le public prend, Kammoun jubile, il sautille devant son piano, Koubâa à la baguette donne l’air de s’ennuyer ou écrasé par la fatigue (la veille et l’avant-veille en concert), le public est ravi, ça danse sur les gradins, il est apparemment venu dans ce but.

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Hétérogène et débordant

Tozeur, Tataouine, chants oasiens ou montagnards, etc., l’aventure continue, les efforts tous azimuts sont déployés à fortes doses pour conquérir le public, le compositeur-orchestrateur lui même esquisse quelques gestes de danse. Beaucoup de pièces pour «garnir» ce spectacle de deux heures, hétérogène, débordé et débordant d’«appels du pied» à notre avis.

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Mohamed Ali Kammoun.

M. Kammoun nous apprendra plus tard qu’il va développer son spectacle et inviter les meilleurs chanteurs des 24 gouvernorats, histoire de défricher le patrimoine, etc. Pour sa prochaine représentation, le 1er août, à l’église Saint Cyprien (Gammarth), il va réduire son orchestre pour présenter son spectacle en version ramassée. Sur le long terme, il compte développer et rallonger ‘‘Parfums’’ pour en faire une opérette. On n’en demande pas tant.

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