Le ‘‘Wall Street Journal’’ (WSJ), dans sa première réaction au départ d’Habib Essid, a titré «Démocratie en Tunisie» puis il a opté pour : «Une réussite du Printemps arabe.»
Dans un court paragraphe introductif, le comité éditorial du quotidien financier résume cette passation de pouvoir ainsi: «Un parlement arabe a voté pour mettre un terme au mandat d’un chef de gouvernement. Aucun bain de sang ne s’en est suivi.»
«La Tunisie a remercié son Premier ministre, Habib Essid. Et si vous avez raté cette nouvelle, eh bien, prenez cette annonce comme étant tout simplement une preuve supplémentaire de cette unique réussite démocratique du Printemps arabe», poursuit le WSJ.
Sur les raisons du départ de M. Essid, le comité de rédaction du WSJ estime que ce dernier «a échoué, pendant ses 18 mois de mandat de chef du gouvernement, à relancer la croissance économique et améliorer la situation sécuritaire.» S’en remettant au recours arbitral du législatif tunisien, ajoute le WSJ, M. Essid n’a pas pu obtenir le renouvellement de la confiance des parlementaires et a donc «gracieusement accepté de se retirer.»
«Cette stabilité politique en Tunisie est d’autant plus remarquable que le pays fait face à de nombreux défis et que sa transition démocratique a lieu dans un mauvais environnement nord-africain. Des attaques terroristes ont eu raison de l’activité de l’industrie touristique, et l’implantation de l’Etat islamique en Libye est devenue un danger chronique. Le taux de chômage s’est maintenu, pendant de nombreuses années, à un niveau élevé de 15%, dans une très large mesure, en raison du rôle important que continue de jouer l’Etat dans l’économie», explique le WSJ.
«Alors que les débats démocratiques se poursuivent en Tunisie, gardez présent à l’esprit le caractère tout à fait exceptionnel de ce qui se passe dans cet Etat arabe. Le paisible départ de M. Essid fait suite à une succession de récentes réussites, notamment l’adoption d’une nouvelle constitution laïque, un esprit de courtoisie mutuelle marquant les relations entre les plus importantes formations politiques et, en début d’année, la décision prise par l’un de ces partis, Ennahdha, d’abandonner son identité islamiste. M. Essid a accepté le refus des représentants du peuple de lui accorder à nouveau leur confiance ‘‘comme étant une consécration de la jeune démocratie tunisienne.’’ Au moment où il s’est retiré, il a reçu une standing ovation, et la Tunisie a démontré une fois de plus qu’elle représente une réelle promesse politique pour une région où prévalent des dictatures militaires, des théocraties islamistes et des Etats qui ont échoué», conclut le WSJ.
Synthèse et traduction de l’anglais par Marwan Chahla
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