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Nabeul: L’harissa, un patrimoine immatériel à valoriser

Harissa-Atpac

La 2e édition de la fête de l’harissa et du piment se déroulera à Nabeul et dans tout le Cap-Bon, du 7 au 9 octobre prochain.

Par Wajdi Msaed

«Encouragés par la réussite de la 1ère édition qui a eu lieu en novembre 2015, nous avons essayé de donner à ce festival culinaire une dimension internationale en faisant participer quelques pays européens amis tels que la Hongrie (invité d’honneur), la Serbie, la Croatie et l’Italie, où la label tunisien est bien apprécié par les consommateurs locaux», a déclaré Rafik Tlatli, président de l’Association tunisienne des professionnels des arts culinaires (Atpac), lors d’un point de presse, mardi, à Tunis.

L’ATPAC et l’Association de sauvegarde de la ville de Nabeul (ASVN), coorganisateurs de l’événement, ont conçu un programme itinérant, un «Harissa Tour», étalé sur 3 journées.

Un périple à travers les villes du Cap-Bon

Ce tour prendra le départ en plein cœur de la ville de Nabeul, au carrefour où est érigé le grand vase à oranges (mithred) fabriqué en poterie. Il se dirigera ensuite vers la Maison de Nabeul, siège de l’ASVN, qui accueillera, pour la circonstance, de nombreux artisans et industriels de l’harissa, venant de plusieurs régions du pays pour présenter leurs produits et leur savoir-faire.

L’itinéraire se poursuivra avec une série de visites chez les acteurs de la chaîne de valeurs de l’harissa à Nabeul, notamment au souk au piment et à celui aux épices pour prendre contact avec les producteurs de ces denrées.

Les participants prendront la route ensuite vers Dar Chaabane El-Fehri puis Béni Khiar pour atteindre Korba où se trouvent des fabriques d’harissa industrielle, mais aussi des fabricants d’harissa artisanale, des commerçants et des utilisateurs professionnels, présents un peu partout dans cette région du Cap-Bon.

Le programme comporte aussi des conférences, des expositions photos, des jeux et des concours.

Dar Nabeul abritera des expositions-vente, des cooking-show animés par des chefs tunisiens membres de l’Atpac et par des chefs étrangers. Des ateliers d’apprentissage de la fabrication d’harissa seront, en outre, ouverts aux amateurs et aux étudiants.

Harissa-Expo-Milan-2

L’harissa star du pavillon Tunisie à l’Expo Milan 2015.

Nabeul capitale mondiale de l’harissa

«L’harissa n’est pas une sauce, mais une purée de piment piquant assaisonné», précise Rafik Tlatli, qui veut faire de la ville de Nabeul une capitale mondiale de l’harissa, en renforçant la participation étrangère à cette manifestation, «ignorée totalement par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat», a-t-il déploré au passage.

L’harissa tunisienne est exportée vers une trentaine de pays en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, avec un volume d’exportation qui a dépassé les 16.000 tonnes en 2015, pour une valeur globale de 50 millions de dinars tunisiens (MDT).

«Ce produit du terroir tunisien doit être perpétué, valorisé et protégé, dans le cadre d’un registre international, qui est le patrimoine immatériel de l’humanité», a encore expliqué M. Tlatli, se faisant l’écho d’un vœu exprimé par les artisans et les industriels, qui déplorent l’existence sur des marchés étrangers, d’une harissa imitée et contrefaite, mais vendue sous appellation tunisienne.

Pour aider à protéger ce savoir-faire et ce patrimoine immatériel national, le président de l’ATPMC appelle la société civile à contribuer à la sensibilisation les pouvoirs publics et toutes les parties prenantes sur l’intérêt de mettre en place une stratégie nationale de promotion de ce produit, dont l’impact sur la vie économique et sociale n’est pas à prouver.

Un effort de labellisation et de certification selon les normes internationales a été entrepris en vue de «promouvoir la notoriété de l’harissa hors des frontières tunisiennes en se basant sur un savoir-faire ancestral dans un souci d’identification et de traçabilité du produit», a souligné, en conclusion, Rafik Tlatli.

Lamia Chekir Thabet, expert national en accès aux marchés, opérant au sein de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), qui appuie cette démarche en vue d’aider à la bonne intégration des produits tunisiens dans les marchés extérieurs, a précisé, de son côté, que 5 entreprises tunisiennes opérant dans le secteur de l’harissa ont déjà bénéficié de la certification internationale et 4 autres vont bientôt l’avoir, «l’objectif étant de promouvoir l’exportation d’une harissa tunisienne de très haute qualité», a-t-elle affirmé.

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