La technologie 4G, nouvelle génération des standards téléphoniques, en voie d’expansion à travers le monde, sera commercialisée en Tunisie vers la mi-2016.
Par Zohra Abid
C’est ce qu’a annoncé le directeur technique Ooredoo, Hatem Mestiri, au cours d’un déjeuner-débat organisé par Ooredoo Madia Club, mercredi 20 mai 2015, au restaurant Catalano, aux Berges du Lac de Tunis. La rencontre était consacrée à la «vulgarisation des usages de la technologie 4G».
Qui aura la licence?
M. Mestiri a expliqué l’intérêt de la 4G pour les opérateurs et les usagers, précisant que son déploiement nécessitera la mise en place d’équipements de réseaux adéquats, qui sont assez spécifiques et différents de ceux de la 3G. «Pour la 3G, les 2 opérateurs Ooredoo et Tunisie Telecom ont déjà installé, chacun, 2.200 sites, alors qu’Orange Tunisie en a installé, pour sa part, 1.300», a rappelé le responsable d’Ooredoo, sans donner plus de détails sur l’opérateur intéressé par la licence 4G.
Le 31 mars dernier, Noomane Fehri, ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, avait averti: «Si aucun des trois actuels opérateurs (Orange, Ooredoo et Tunisie Telecom) ne donnerait le prix demandé pour la nouvelle licence, un 4e opérateur en profitera avant la fin de l’année en cours», a-t-il averti. Un quatrième?
Une technologie du millième de seconde
Pour avoir un accès à un débit important, les abonnés doivent avoir des smartphone ou autres équipements adaptés à la 4G ou la LTE (Long Term Evolution). «Avec la 1G, on avait droit à des transmissions de données de l’ordre de 380 kilobits/seconde alors qu’avec la 3G on a atteint 42 mégabits. Certains opérateurs offrent un débit qui peut atteindre 80 mégabits/seconde. La 4G, quant à elle, offre un débit de 300 mégabits/seconde et peut atteindre jusqu’à 1 gigabit/seconde», a expliqué M. Mestiri.
Selon lui, les débits vont de 100Mb/s à 1Go/s et le réseau mobile 4G peut offrir un débit nettement supérieur à celui de la fibre optique actuelle, du moins en théorie, car en pratique, il n’est pour l’instant «que» de quelques dizaines de Mb/s, du fait que la bande passante soit partagée entre les différents utilisateurs du réseau dans une même zone. «Alors que dans le réseau 3G, les données internet et les conversations téléphoniques étaient séparées, le débit devant alors se partager entre les utilisateurs connectés, la 4G réunit l’ensemble de ces données et cela garantit un transfert de meilleure qualité», a encore expliqué M. Mestiri.
Hatem Mestiri.
La 5G succèdera à la 4G en 2020
«Près de 300.000 millions d’abonnés dans le monde bénéficient aujourd’hui de cette technologie fournie par 244 opérateurs. Et l’on commence même à penser déjà à la 5G», a indiqué l’expert d’Ooredoo, en faisant constater, au passage, que le Maroc a pris une longueur d’avance, dans ce domaine, sur la Tunisie, puisqu’il vient de livrer sa première licence 4G.
Les premières exploitations de la 5G, qui apportera son lot de nouveaux avantages, devraient commencer vers 2020. Avec cette technologie, on pourra aller jusqu’à 10 Gb/s de débit, avec des communications ultrarapides pouvant atteindre un millième de seconde de latence. Autres avantages : moins d’énergie consommée donc moins de batterie, grâce à un protocole optimisé et davantage de connexions simultanées, un facteur essentiel avec le développement de l’internet des objets.
En Tunisie, on n’en est pas encore là. Aussi est-il temps de rattraper le retard avant qu’il ne se creuse davantage, ce qui constituerait un handicap pour notre économie et un objet de frustration pour les usagers.
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