Les membres de l’association Ouled Sidi Bou Saïd se mobilisent pour faire expulser Amina Sbouï de leur village, où sa présence, dit-on, dérange les familles.
Les membres de cette association font circuler, depuis 4 jours, une pétition où ils dénoncent la présence de l’activiste féministe Amina Sboui (ancienne membre de Femen) à Sidi Bou Saïd, estimant que le mode de vie qu’elle mène porte atteinte aux moeurs du village et constitue un mauvais exemple pour les enfants et les jeunes.
«C’est une fille provocatrice, qui porte des tenues extravagantes et se permet de boire de l’alcool dans les cafés et d’embrasser des filles dans la rue voisine de la mosquée. Elle se permet d’inviter des petites filles dans sa maison louée à 4.000 dinars par mois. Ses voisins, ainsi que les habitants et les commerçants sont gênés et ne veulent plus d’elle dans le village», a déclaré, hier soir, sur Attessia TV, M. Ben Chaabane, président de l’association. «Un policier a été incapable de lui faire quitter le café où elle buvait de l’alcool. C’est une fille qui boit constamment et se promène saoule dans les lieux publics», a-t-il ajouté.
L’intéressée, qui était sur le plateau de l’émission animée par Borhène Bsaies, a démenti toutes ces allégations, ajoutant qu’elle s’explique l’acharnement de M. Ben Chaabane contre sa personne, puisqu’elle avait déposé une plainte contre le frère de ce dernier pour agression. Elle s’est dite surprise par cette pétition qu’elle a découverte sur les réseaux sociaux. «Si j’ai commis un délit quelconque, il n’y a qu’à le signaler à la police et la justice fera son travail. On essaie de m’attaquer parce que je suis homosexuelle et c’est à ma différence qui dérange. Ma vie personnelle m’appartient et personne n’a le droit de s’en mêler», a-t-elle ajouté.
Intervenant par téléphone, Raouf Dakhlaoui, président de la délégation spéciale de la municipalité de Sidi Bou Said, a déclaré que la municipalité n’a pas été informée de la pétition et qu’elle n’a aucun lien avec l’association qui la fait circuler, et dont le président est poursuivi pour… un vol commis à la municipalité.
«Aucun résident n’est venu à la municipalité pour se plaindre d’Amina Sboui, une citoyenne tunisienne qui, à l’instar de tous les citoyens, a le droit d’habiter là où elle le souhaite dans son pays et à plus forte raison à Sidi Bou Saïd. Si on lui reproche quelque chose, on s’adresse à la police et la justice», a tenu à préciser M. Dakhlaoui.
Z. A.
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