En raison de l’état d’urgence, la Tunisie compte prendre des mesures nécessaires pour que la prière de l’Aïd ne se fasse que dans les mosquées.
Slim Ben Cheikh, chargé de mission auprès du ministère des Affaires religieuses, a déclaré, samedi 11 juillet, que son département, en collaboration avec celui de l’Intérieur, va prendre toutes les mesures nécessaires pour que la prière de l’Aïd El-Fitr, marquant la fin du mois de ramadan, se déroule dans les mosquées, précisant que les responsables des 5.400 lieux de culte que compte le pays en ont été informés.
Cette annonce s’adresse, en réalité, aux extrémistes religieux, salafistes et autres, qui préfèrent effectuer la prière de l’Aïd dans les places publiques, dans une sorte de démonstration de force, plus politique que religieuse.
Cette pratique, qui ne saurait être justifiée par des raisons religieuses, constitue, en effet, un affront aux autorités publiques et une menace à la paix civile, au moment où le pays est en pleine guerre contre le terrorisme.
Sur un autre plan, M. Bencheikh a indiqué que les autorités poursuivent l’application de la décision de fermeture des mosquées hors contrôle, l’objectif n’étant pas la fermeture en soi mais la récupération des mosquées contrôlées par des extrémistes religieux, a-t-il tenu à préciser, rappelant que 42 mosquées ont été rouvertes après leur fermeture.
Le responsable du ministère des Affaires religieuses a, toutefois, regretté l’incident survenu dans la grande mosquée de Msaken, lorsque l’imam désigné par les autorités a été agressé et empêché de conduire la grande prière du vendredi. Ces agissements embarrassent l’Etat, étant donné que ces imams sont engagés à titre volontaire, a-t-il dit.
Le ministère a, à maintes reprises, affirmé n’avoir aucun problème avec l’ancien imam de la mosquée de Msaken, Bechir Ben Hassen, qui pourra reprendre l’imamat dès que sa situation sera régularisée et qu’il aura accepté de se soumettre à la loi.
Véritable tête brûlée, extrémiste s’il en est, cet imam salafiste refuse de reconnaitre l’autorité du ministère des Affaires religieuses auquel il s’attaque à travers les médias et les réseaux sociaux. Un imam pareil peut-il avoir sa place à la tribune d’une mosquée?
M. Bencheikh a, par ailleurs, indiqué que l’ordre a été rétabli dans la mosquée El-Baraka à Barraket Essahel (Hammamet), où des extrémistes religieux ont séquestré et agressé le nouvel imam désigné par le ministère des Affaires religieuses, ajoutant que 5 éléments ont été arrêtés.
Z. A.
Illustration: Prière de l’Aïd sur la plage de Hammamet en 2012, sous le règne du parti islamiste Ennahdha.
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