La République populaire de Chine est catégoriquement et fermement hostile à toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie. Et une telle position n’est pas, bien entendu, une ingérence chinoise dans les affaires de notre pays, qui se trouve ainsi, à l’insu de son plein gré, impliqué dans le conflit opposant les puissances occidentales à la puissance montante chinoise.
Cette position «amicale» chinoise envers la Tunisie a été exprimée par le nouvel ambassadeur chinois à Tunis, Wan Li, vendredi 17 mars 2023, lors d’une rencontre avec les médias tunisiens consacrée à la présentation du bilan des travaux des deux sessions annuelles (le rassemblement annuel de l’Assemblée populaire nationale et du Conseil national de la Conférence consultative politique du peuple chinois) tenues récemment.
Elle est exprimée au lendemain de l’adoption par le Parlement européen d’une résolution sur la situation intérieure de la Tunisie dans laquelle il a exprimé sa profonde inquiétude face aux violations des droits et libertés reflétées par les dernières arrestations effectuées parmi les acteurs politiques, les hommes d’affaires et les journalistes.
Elle intervient aussi au moment où des voix en Tunisie s’élèvent pour appeler les autorités à réorienter leur politique étrangère en tournant le dos à leurs alliés historiques occidentaux et à renforcer leurs liens avec la Russie et la Chine qui, soit dit en passant, constituent les deux plus gros déficits commerciaux de notre pays. Cherchez l’erreur !
Un socle commun de valeurs !
S’adressant aux médias tunisiens, le nouvel ambassadeur chinois a donc saisi l’occasion pour réaffirmer que son pays et la Tunisie affichent en bien des égards des ressemblances et des similitudes, dont notamment, l’adhésion à un socle de valeurs humaines sous-tendant les relations internationales.
A ce titre, l’ambassadeur chinois a souligné que son pays et la Tunisie sont fermement attachés au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays.
Dans cette même perspective, l’ambassadeur Wan Li a affirmé que les deux pays œuvrent ensemble en faveur de la promotion de la paix et du développement commun, et s’emploient ainsi à asseoir et à raffermir les valeurs de liberté et de démocratie dans le monde, dans une acceptation chinoise, sommes-nous tentés d’ajouter pour être un tantinet plus précis.
S’attardant sur le sort de la démocratie dans le monde, l’ambassadeur chinois a tenu à souligner que la crédibilité de la liberté et de la démocratie ne peut être jugée ou appréciée à l’aune des normes et standards préétablis par une minorité d’Etats, par allusion aux Etats occidentaux, Etats-Unis en tête.
Et l’ambassadeur chinois de souligner que son pays et la Tunisie sont deux pays aux traditions séculaires, faisant état à ce propos de leur coopération depuis la route maritime de la soie.
Des potentialités de coopération bilatérale
Pour l’ambassadeur chinois, il est grand temps d’explorer les potentialités de coopération bilatérale et d’en diversifier les champs d’action commune, précisant que celles-ci sont «grandes et nombreuses» aux différents niveaux politiques, économiques et culturels.
Evoquant les négociations de la Tunisie avec le FMI, l’ambassadeur chinois, Wan Li, a affirmé que son pays se tient aux côtés de notre pays pour obtenir un prêt auprès du Fonds monétaire international (FMI) permettant de mettre en œuvre les réformes économiques envisagées.
Sur un autre plan, l’ambassadeur de Chine a rappelé que son pays a abrité, le 15 mars courant, une conférence de dialogue de haut niveau entre le Parti communiste chinois et des partis internationaux, dont les partis tunisiens, sans les nommer.
Lors de cette conférence, le président chinois Xi Jinping avait présenté une initiative pour le développement mondial basée sur le respect de «la diversité, le dialogue, la tolérance et la communication entre les cultures et les civilisations.»
I. B. (avec Tap).
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