Le HCR dénonce l’attaque de ses locaux à Tunis par des migrants subsahariens

Dans un communiqué publié mardi soir, 11 avril 2023, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit «profondément troublé» par les violents incidents survenus à Tunis lundi et mardi, lorsque des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants sont entrés par la force dans ses locaux, causant des dégâts matériels et entraînant à des interactions tendues avec les forces de police locales.

L’organisation a appelé à la fin immédiate de toutes les formes de violence et appelé à une désescalade des tensions afin que la situation pour tous, y compris les réfugiés et les demandeurs d’asile, ne s’aggrave pas davantage.

«Bien que le HCR comprenne les peurs et les frustrations de ceux qui manifestent et respecte leur droit de manifester pacifiquement conformément aux lois nationales, nous dénonçons les récents incidents dans nos locaux par un petit groupe de manifestants», a déclaré Monica Noro, représentante du HCR en Tunisie.

«Nous exhortons tous à s’engager avec nous dans la recherche de solutions significatives et pacifiques, comme cela a été proposé à plusieurs reprises depuis le début de la manifestation», a-t-elle ajouté.

Dans le même contexte, le HCR a réaffirmé son engagement à continuer de fournir une protection et une assistance vitale aux personnes déplacées en Tunisie et a appelé toutes les parties concernées à engager un dialogue constructif et à œuvrer pour répondre aux besoins aigus et trouver une solution pacifique à la situation dès que possible.

Rappelons que les migrants et demandeurs d’asile observent depuis plusieurs semaines un sit-in devant le siège du HCR au quartier d’affaires des Berges du Lac à Tunis. Ils dorment à même le trottoir, hommes, femmes et enfants, et vivent grâce aux aides des organisations de la société civile et des citoyens. La plupart d’entre eux refusent de rentrer chez eux et demandent l’asile dans un pays européen.

Rappelons aussi que les migrants subsahariens qui ont attaqué le siège du HCR à Tunis, mardi, ont été placés en garde à vue, a annoncé le ministère tunisien de l’Intérieur dans un communiqué.

Le parquet près le tribunal de première instance de Tunis a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre des migrants subsahariens, qui ont été arrêtés pour tentative d’effraction au siège d’une institution diplomatique et voies de fait sur un agent public dans l’exercice de ses fonctions, a ajouté le ministère de l’Intérieur.

Selon le ministère, le représentant légal du HCR s’est rendu au commissariat des Berges du Lac pour porter plainte contre un groupe de migrants subsahariens pour avoir pénétré de force dans les locaux du HCR.

Il a déclaré que les migrants, qui organisaient un sit-in devant le bâtiment, étaient armés de bâtons, de barres de fer et de bonbonnes de gaz, a indiqué la même source.

Selon le ministère, les migrants protestataires ont lancé des pierres et des projectiles sur les forces de sécurité qui étaient intervenues à la demande du HCR, causant d’importants dégâts aux maisons, magasins et voitures à proximité des locaux du HCR.

I.B. (avec tap).  

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