Suite au communiqué publié mercredi 12 avril 223 par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Tunisie à propos de la tentative de prise d’assaut de ses locaux à Tunis par des réfugiés, demandeurs d’asile et migrants, le ministère des Affaires tunisien étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a donné sa version des circonstances de cet incident.
Dans un communiqué publié le même jour, le département précise que «l’intervention des unités de sécurité tunisiennes a été menée en réponse à la demande de la représentation du HCR, suite à l’intrusion dans ses locaux et à l’échec de plusieurs tentatives de négociation avec les manifestants».
Le ministère a souligné la nécessité de «mettre en lumière la vérité sur les faits, tous les faits, et de tenir des positions conformes à l’objet des demandes formulées par le représentant du HCR lors de ses entretiens avec les autorités officielles tunisiennes».
L’objectif est, selon le département, d’informer objectivement l’opinion publique sur les faits et le contexte de ces incidents.
Mardi soir, le HCR s’est dit profondément préoccupé par les manifestations violentes à son siège à Tunis, appelant au «dialogue et à la désescalade».
Le HCR a déclaré que son personnel «n’était pas présent sur les lieux, car les manifestants ont bloqué les points d’accès aux bureaux du HCR», ajoutant avoir reçu des informations faisant état de nombreuses arrestations parmi les manifestants.
Assaillants armés de pierres et de gourdins
De son côté, le ministère de l’Intérieur a publié mercredi soir un communiqué dans lequel il avançait sa version des faits.
Selon le ministère, le 11 avril 2023, le représentant légal du HCR s’est rendu au siège du commissariat de police des Berges du Lac pour porter plainte contre des migrants subsahariens qui avaient tenté prendre d’assaut son siège et ses locaux.
Selon le représentant légal du HCR, les assaillants étaient armés de pierres, de gourdins, de barres de fer et de bouteilles de gaz et ont causé d’importants dégâts matériels, notamment la destruction de matériel du HCR et l’arrachement de trois portes en fer.
Selon le représentant légal, cité dans le communiqué de presse du ministère de l’Intérieur, les manifestants ont abattu les clôtures de barbelés entourant le siège du bureau et intimidé et menacé le personnel du HCR, empêchant certains d’entre eux d’accéder à leurs bureaux.
Dès qu’ils ont été informés, les policiers se sont rendus sur les lieux, en coordination avec le parquet. Néanmoins, les manifestants ont continué à lancer des pierres et des objets solides sur les policiers, causant des dommages aux habitations privées et aux commerces voisins ainsi qu’aux véhicules administratifs et privés, blessant plusieurs autres agents de sécurité.
Ouverture d’une enquête judiciaire
A la suite de ces incidents, ajoute le département, le parquet près le tribunal de première instance de Tunis 1 a ordonné l’ouverture d’une enquête pour tentative d’intrusion et de destruction d’un établissement diplomatique et pour violences graves à l’encontre d’un agent public dans l’exercice de ses devoirs et l’atteinte à la propriété d’autrui.
Au vu de ces accusations, le parquet a décidé de maintenir en détention le groupe de manifestants impliqués dans ces incidents.
Les tentatives d’attaque et d’effraction au siège du HCR ont récemment augmenté, et bien que des négociations aient été menées avec les manifestants par les forces de sécurité pour les apaiser, la réaction des manifestants a souvent été violente, culminant avec l’incident de mercredi.
Installés à proximité des locaux du HCR sur les rives du Lac à Tunis, «ces ressortissants d’Afrique subsaharienne cherchent pour la plupart à être évacués vers des pays tiers». Ils étaient «sur les nerfs après que le HCR ait suspendu l’examen de leurs dossiers», selon des témoins cités par des médias.
Le 3 avril 2023, le HCR en Tunisie a indiqué sur sa page Facebook avoir arrêté «toutes les activités d’enregistrement et de pré-enregistrement du 31 mars au 17 avril en raison d’une migration du système d’enregistrement et d’identité». Une suspension «temporaire» qui concerne «toutes les opérations du HCR dans le monde», selon le HCR.
D’après Tap.
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