La Tunisie, qui ambitionne d’augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à 30%, en 2030, compte beaucoup sur l’aide de l’Allemagne dans ce domaine.
Par Wajdi Msaed
La 6e journée tuniso-allemande de l’énergie, le mercredi 14 décembre 2016, a été consacrée à «la deuxième phase de la transition énergétique» en Tunisie, en présence notamment de Héla Cheikhrouhou, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, de Andreas Reinicke, ambassadeur d’Allemagne à Tunis, et Nidhal Ouerfelli, ancien ministre chargé de la Coordination et des Affaires économiques au gouvernement Mehdi Jomaa.
Ont pris part aussi au débat des experts allemands, dont Manfred Fischedick, vice-président de l’Institut Wuppertal pour le climat, l’environnement et l’énergie, et Wolfdieter Böhler, directeur de la politique énergétique international au ministère allemand de l’Economie et de la Technologie, qui ont analysé les phases de la transition énergétique en Allemagne et en Tunisie.
Deux autres sessions étaient inscrites au programme pour traiter de «l’évolution des coûts des énergies renouvelables dans le monde : une opportunité à saisir» et au «régime tarifaire pour un cadre favorable à l’investissement dans les énergies renouvelables».
Augmenter la part de l’énergie renouvelable dans le mix énergétique
«La Tunisie dispose d’un potentiel lui permettant de développer les énergies renouvelables», a estimé M. Reinicke, ajoutant que ce secteur constitue un axe primordial de la coopération bilatérale, l’Allemagne étant engagée à soutenir la Tunisie dans la concrétisation de sa stratégie dans ce domaine, dans le but d’impulser le marché de l’emploi et d’améliorer les conditions de vie dans les zones reculées.
Mme Cheikhrouhou a indiqué, pour sa part, que la transition énergétique et l’intégration des énergies renouvelables constituent des défis majeurs que la Tunisie est appelée à relever dans les années à venir, faisant savoir qu’une centrale photovoltaïque raccordée au réseau électrique géré par la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg) sera opérationnelle au courant de l’année 2017 dans le gouvernorat de Tozeur.
«Ce projet, qui sera d’un grand impact sur la dynamique économique du pays et sur son tissu industriel en particulier, est le fruit de la coopération tuniso-allemande pour la production de 10 mégawatts (MW) d’électricité», a-t-elle affirmé, en ajoutant que «le plus grand défi consiste à assurer l’adéquation entre la production de l’électricité propre et durable au moindre coût, d’une part, et l’intégration industrielle génératrice d’emplois, d’autre part.»
Une nouvelle génération de panneaux solaires
Se félicitant de ce partenariat établi entre la Tunisie et l’Allemagne dans divers secteurs et particulièrement dans celui de l’énergie, la ministre a révélé qu’un accord d’assistance technique sera signé, dans ce domaine, avec la GIZ, l’agence de coopération technique allemande, et que la stratégie adoptée par le gouvernement porte sur l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à 30%, à l’horizon de 2030.
«C’est dans ce cadre que s’inscrivent les projets que le gouvernement envisage de réaliser sous deux aspects: ceux dont la capacité s’élève à 300 mégawatts seront confiés au secteur public représenté par la Steg, tandis que les projets dont la capacité de production est évaluée à 620 mégawatts seront du ressort du secteur privé», a encore affirmé Héla Cheikhrouhou.
Il reste, cependant, à déterminer le type de panneaux solaires à utiliser dans ces projets. Car, comme l’a fait remarquer un participant, «le volume d’énergie solaire produit par 1m2 de panneau de la gamme actuellement utilisée en Tunisie sera multiplié par 3 si l’Allemagne nous aide à déployer la nouvelle génération de panneaux à haute performance».
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