Demandé depuis 5 mois, le document officiel tunisien attestant qu’Anis Amri est de nationalité tunisienne n’a été reçu qu’aujourd’hui par les autorités allemandes.
Anis Amri, suspecté d’être impliqué dans l’attaque au camion dans un marché de Noël, au coeur de Berlin, dans la soirée du mardi 20 décembre 2016, a fait l’objet, en juin dernier, d’une décision d’expulsion prise par les autorités de l’immigration allemandes. Mais n’ayant aucun papier attestant de l’identité de l’intéressé, celles-ci n’ont pas pu mettre la décision à exécution.
Dans une conférence de presse, aujourd’hui, mercredi 21 décembre 2016, Ralf Jäger, le ministre de l’Intérieur de Rhénanie du Nord-Westphalie, région du l’ouest de l’Allemagne, a précisé qu’en août dernier, l’Office fédéral allemand pour la migration avait pris contact avec les autorités tunisiennes, qui nièrent qu’Anis Amri soit Tunisien.
Le document officiel tunisien attestant que ce dernier est bien de nationalité tunisienne est parvenu aux autorités allemandes, aujourd’hui, mercredi, soit le jour même où la police allemande a découvert les papiers du suspect dans le camion ayant servi à l’attaque terroriste et émis un avis de recherche le concernant. Tragique coïncidence, s’il en est…
Ralf Jäger a, par ailleurs, dénoncé les retards enregistrés dans la confirmation de l’identité des migrants clandestins et accusé les pays du Maghreb, notamment la Tunisie, de freiner les procédures d’expulsion de leurs ressortissants arrêtés en situation irrégulière en Allemagne.
Notons qu’Anis Amri s’était présenté comme Egyptien, puis Libanais d’origine palestinienne, et enfin comme Tunisien originaire de Tataouine, en utilisant différentes identités : Ahmed Zaghloul, Anis Amir, Ahmed Zarzour, Ahmed Al-Masri et Mohamed Hassa.
Âgé de 24 ans, Anis Amri est, en réalité, originaire de la Cité Farhat Hached, à Oueslatia, gouvernorat de Kairouan. Il a d’abord rejoint clandestinement l’Italie, puis l’Allemagne, où il a débarqué en décembre 2015. Il a été hébergé dans un camp de réfugiés d’Emmerich, où il a probablement été embrigadé par des extrémistes religieux comme Abou Wala, un Irakien arrêté, le mois dernier, à Hildesheim, et accusé de recruter des terroristes pour l’organisation de l’Etat islamique (Daech).
En Tunisie, Anis Amri était connu par les services de la police pour avoir commis des vols à main armée et était recherché, mais il n’avait pas de lien avec les groupes extrémistes religieux. Sa radicalisation a eu lieu en Allemagne et en moins d’une année.
Y. N.
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