Libya Al-Hadath a diffusé, samedi, les aveux du Libyen Abderrazak Nacef Abderrazak Ali, disant avoir été témoin de l’assassinat de Sofiane Chourabi et Nadhir Guetari.
Dans son témoignage diffusé par la chaîne de télévision libyenne, ce jihadiste a déclaré que les deux journalistes tunisiens, disparus en Libye le 8 septembre 2014, ont été capturés sur la route de Tobrouk et transférés par Ramadhane Mayar à sa ferme, avant d’être condamnés à mort par un «tribunal» de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech).
Ce sont des djihadistes tunisiens surnommés Abou Anas, Abou Hamza, Abou Mosaâb et Mustapha Abderrahmane, qui ont fourni au «tribunal» des vidéos prouvant, selon eux, que Sofiane a offensé le prophète Mohamed et n’observait pas le jeûne de ramadan, a raconté le témoin.
D’après encore les aveux du terroriste libyen, les 2 journalistes ont été amenés dans une forêt où ils ont été exécutés par un certain Abou Abdallah Dhayahi, un Tchadien qui a passé de longues années de prison en Arabie saoudite et qui s’est fait exploser peu de temps après dans un attentat suicide.
Abderrazak Nacef Abderrazak Ali a également précisé que Sofiane, maigre et petit de taille, selon ses termes, a été égorgé, et que Sofiane, un peu gros, a été tué par balle.
Selon encore les aveux du terroriste, l’échec des négociations entre Daech et le gouvernement tunisien pour la libération de l’Algérien Anis Dik, incarcéré en Tunisie, en échange de la libération des 2 journalistes, avait précipité l’exécution.
Réagissant à cette vidéo, dans un post publié sur sa page Facebook, Sonia Guetari, la maman de Nadhir, a mis en doute l’authenticité des aveux du terroriste libyen.
De son côté, Mustapha Abdelkebir, spécialiste des affaires libyennes, a démenti, lui aussi, l’exécution des 2 journalistes. Dans un post publié samedi soir sur sa page Facebook, il a précisé, en s’adressant aux Libyens, qu’il dispose de «preuves tangibles» que «nos enfants sont encore chez vous». Il a aussi appelé les responsables politiques libyens à ne pas mêler le sort des 2 journalistes tunisiens aux luttes politiques inter-libyennes.
Rappelons que la chaîne de télévision Libya Al-Hadath est proche du général Khalifa Haftar.
Le Syndicat général des journalistes tunisiens (SNJT) a déclaré, hier, que l’affaire Chourabi et Guetari va être internationalisée et appelé le gouvernement à assumer sa responsabilité dans la révélation de la vérité sur le sort des deux journalistes.
Sur un autre plan, le directeur de la chaîne Libya Al-Hadath, Mahmoud Al-Hadi, a déclaré, dimanche, sur Shems FM, que ce qui a été dit dans l’entretien est la pure vérité et que le témoin, qui est aux mains des forces de Haftar, va être très prochainement jugé.
Z. A.
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