Les avocats de la défense des prévenus dans l’affaire d’«association de malfaiteurs contre la sûreté de l’Etat», ont déposé lundi 8 avril deux plaintes auprès du parquet au nom de leurs clients, a annoncé Me Abdelaziz Essid.
La première plainte est dirigée contre le ministre de l’Intérieur, concernant l’utilisation du téléphone portable de Chaima Issa, membre du Front de salut national (opposition), après sa saisie par la police suite à son arrestation.
Des internautes affirment avoir reçu des demandes d’amitié de la page de l’accusée, a ajouté Me Essid lors d’une conférence de presse à la Maison des avocats à Tunis.
La deuxième plainte est dirigée contre le ministre de la Justice pour avoir «falsifié le procès-verbal de l’enquête initiale dans cette affaire».
Le comité de défense a constaté «des faux documents et des changements de dates» lors de l’examen du dossier, a noté l’avocat, ajoutant que des termes avaient également été biffés et remplacés, remettant en cause la nature terroriste de l’affaire. «Il s’agit de réunions et d’activités politiques», a-t-il précisé et qui n’ont rien à voir avec l’accusation de complot contre la sûreté de l’Etat.
«Le témoin n’a pas été entendu à ce jour malgré la gravité des faits imputés à l’accusée», a indiqué l’avocat, ajoutant que l’identité de ce témoin est gardée secrète pour les avocats de la défense.
De son côté, l’avocat Ayachi Hammami a parlé de l’élargissement du cercle des accusés dans cette affaire. En effet, le juge d’instruction a décidé de confier 23 commissions rogatoires pour enquêter sur des militants politiques et des citoyens. Il a également décidé d’ouvrir une enquête contre quatre avocats : Néjib Chebbi, Bochra Belhaj Hamida, Ayachi Hammami et Noureddine Bhiri, ce dernier étant déjà incarcéré. «Il est possible que nous soyons cités à comparaître aujourd’hui devant le juge d’instruction pour être entendus dans cette affaire», a-t-il précisé.
Plus de 20 avocats sont poursuivis aujourd’hui pour des actes qui entrent dans le cadre de leur travail et qui sont qualifiés de crimes politiques, a déclaré Me Hammami, ajoutant que «certains d’entre eux sont poursuivis pour avoir défendu le dirigeant d’Ennahdha Noureddine Bhiri.»
Par ailleurs, l’avocat Karim Marzouki a déclaré que le report de la visite du rapporteur spécial de l’Onu sur l’indépendance des juges et des avocats prévue le 26 mai «est une première dans la Tunisie post-révolution».
D’après Tap.
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