L’expert britannique en marketing appelle ses compatriotes à visiter la Tunisie parce qu’il est de leur devoir de soutenir sans réserve notre pays.
Par Richard John*
Ces derniers temps, le monde marche sur la tête. Outre les habituelles pauvreté, pollution et inégalités, il y a une bande de malades mentaux violents qui ont pris en otage une religion en tout point parfaitement acceptable – j’ajoute très vite que je suis athée – pour servir des objectifs qu’une personne douée d’un minimum de bon sens ne comprendra jamais, n’acceptera jamais.
J’appartiens à une génération qui a grandi à l’ombre des attentats de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, organisation indépendantiste, Ndlr). Ces attaques étaient parfois brutales et elles semaient très souvent le chaos et la confusion, cependant – le mal qu’elles causaient mis à part – l’on pouvait trouver un certain sens aux tactiques malavisées de ceux qui les perpétraient.
Le mois dernier, l’on a commémoré le 10e anniversaire des attentats de Londres de 2005 et j’ai versé une larme pour les amis et les collègues qui ont souffert une perte personnelle terrible à l’occasion de ces actes terroristes.
Mais la capitale et le pays ont très vite surmonté cette crise. Auriez-vous, en tant qu’organisateur ou fournisseur d’évènements, déconseillé à vos clients de tenir une conférence dans la capitale, durant les jours et les semaines qui ont suivi ces attaques sanglantes?
Ou pensons aussi à ce qui s’est passé aux Etats-Unis récemment: ce pays où des citoyens déséquilibrés et des lois folles sur le port d’armes mènent très souvent le pays droit vers le désordre total – et où même les églises ne sont pas un lieu sûr. Conseilleriez-vous vos clients de ne pas assister ou de ne pas organiser des évènements?
J’ose espérer que votre réponse est ‘‘non’’. Alors, je vous demande de réfléchir un instant sur l’horrible tuerie en Tunisie.
L’attentat de Sousse et les meurtres du musée du Bardo, trois mois auparavant, n’avaient pour but que de décourager les visiteurs étrangers de se rendre dans ce pays. Et, le Foreign Office n’a pas hésité à ordonner aux touristes britanniques de plier leurs bagages et de ne pas faire le déplacement en Tunisie.
Résultat des courses: il semble que les méchants ont gagné la partie.
Allez, rappelons des faits simples et connus, qui nous ont peut-être échappé. La Tunisie est un pays qui compte 11 millions d’habitants et qui couvre une superficie de 63.000 milles carrés – c’est-à-dire 2 fois la superficie de l’Ecosse. Je mesure mes mots: c’est un pays chic, beau et sophistiqué. Il possède une infrastructure touristique efficace et un secteur d’organisation de conférences et d’évènements florissant.
En 2011, le peuple tunisien a pris le plus grand risque et décidé de tout miser sur le droit d’organiser des élections libres et tout ce qui peut accompagner pareil choix. Si vous et vos clients avez l’intention d’organiser des congrès dans ce pays, je vous dis qu’il est de votre devoir de tenir bon et de soutenir sans réserve ce pays. Tout simplement, parce qu’il n’y a aucun pays au monde qui a pu échapper au fléau terroriste. Le sauve-qui-peut auquel nous assistons aujourd’hui n’est certainement pas la bonne stratégie.
Une dernière remarque, pour finir: toutes les catastrophes souffertes par le monde –qu’elles aient été naturelles ou causées par l’Homme – ont été traitées et confrontées par le moyen de la tenue de conférences. Le processus peut sembler lent et laborieux, mais il s’agit pour nous d’être courageux. Les réunions changent le monde pour le meilleur, car lorsque nous nous réunissons, nous triomphons.
Texte traduit de l’anglais par Marwan Chahla
Source : ‘‘Conference News’’.
*Richard John, diplômé de l’Oxford College of Marketing, au Royaume Uni, est expert dans le domaine de l’industrie des évènements et des activités spéciales. Conférencier de renommée mondiale, Richard John a participé à de nombreux congrès internationaux, notamment en Grande Bretagne, en Espagne, en Allemagne, en Suède, en Croatie et aux Emirats.
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