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Stratégie énergétique tunisienne et rivalité franco-allemande

Dans le cadre de ses partenariats avec les pays européens, la Tunisie doit prendre en considération l’absence d’entente stratégique européenne en matière énergétique.

Par Imed Bahri

Dans un article intitulé «Coopérations et diplomaties économiques concurrentes : le rôle de l’Allemagne dans la nouvelle politique énergétique de la Tunisie», Ophélie Julien-Laferrière, Junior Policy Analyst à l’Institut de sciences-politiques de Grenoble (France), analyse l’évolution du secteur de l’énergie et particulièrement celui des énergies renouvelables en Tunisie, qui est en pleine effervescence, depuis la révolution de janvier 2011, à la fois du point de vue législatif, des investissements et de l’assistance des bailleurs de fonds.

Appui financier et assistance technique allemands

Dans ce secteur énergétique, souligne l’auteure de l’étude, l’Allemagne est devenu un partenaire de plus en plus important de la Tunisie. «Sa stratégie d’influence des politiques énergétiques tunisiennes vers les énergies renouvelables s’observe de manière très significative», note Ophélie Julien-Laferrière, qui évoque, à ce propos, les partenariats économiques tuniso-allemands, les investissements d’industriels, l’assistance technique, l’aide financière en hausse, l’établissement d’instituts et de fondations, qui sont, écrit-elle, «autant d’éléments qui soulignent la volonté de l’Allemagne de s’implanter durablement en Tunisie.»

Par ailleurs, constate l’auteure, la coopération économique et technique dans le domaine des énergies renouvelables s’invite dans le débat législatif tunisien. En effet, précise-t-elle, «le dispositif normatif tunisien s’est doté d’une nouvelle loi en 2015 afin d’ouvrir le marché et l’exportation des énergies renouvelables aux investisseurs étrangers (…) tendance qui s’est accompagnée de l’appui financier allemand et de son assistance technique.»

Tout en faisant constater que «l’influence de l’Allemagne dans les politiques énergétiques de la Tunisie est l’illustration d’un phénomène plus large qui touche l’ensemble du Maghreb», la chercheuse observe «une rivalité des pays européens pour l’approvisionnement en ressources énergétiques renouvelables mais aussi pour vendre et promouvoir la maintenance d’une technologie de pointe.»

Les «tensions amicales» entre la France et l’Allemagne

Il y aurait même, selon elle, «une certaine concurrence franco-allemande». Aussi, déplore-t-elle, l’absence de coordination en matière d’énergie dans l’Union européenne (UE), révélatrice des «tensions amicales», pour reprendre l’expression de François Hollande, entre la France et l’Allemagne, et plus généralement des «fractures des membres du grand marché européen.»

Tout en regrettant «l’incapacité de l’Europe de développer une politique commune», Ophélie Julien-Laferrière conclut : «L’absence d’entente stratégique en matière énergétique face aux différents partenaires européens, qui sont dans une logique de vente de leur arsenal technologique, alors que l’UE voudrait diversifier ses sources dans une volonté d’indépendance totale de la Russie, doit être prise en considération par la Tunisie dans le cadre de ce partenariat.»

 

Lire l’article intégral sur le site de l’Observatoire tunisien de l’économie. 

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