Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a confirmé la présence d’une antenne diplomatique tunisienne à Damas, en Syrie.
M. Jhinaoui a déclaré que «la Tunisie reconnait l’Etat syrien avec lequel elle a établi une coopération et une coordination permanentes à propos du dossier des terroristes et des prisonniers tunisiens détenus en Syrie».
Dans une déclaration à l’agence Tap, mercredi 15 février 2017, le chef de la diplomatie tunisienne a annoncé le déplacement de plusieurs délégations tunisiennes en Syrie pour vérifier l’identité et le nombre de Tunisiens accusés dans des affaires terroristes dans ce pays.
Il a, en outre, affirmé qu’à leur retour en Tunisie, ces derniers seront traités selon les termes de la loi n° 2015-26 du 7 août 2015, relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent.
Il a, d’autre part, déclaré que la Tunisie a pris toutes les mesures garantissant la non-impunité des Tunisiens impliqués dans le terrorisme à leur retour dans le pays.
Tout en soulignant l’importance de la coordination des appareils sécuritaires tunisiens avec leurs homologues dans plusieurs pays concernés par le terrorisme, M. Jhinaoui a confirmé que la Tunisie a pris toutes les dispositions pour accueillir ses ressortissants détenus en Syrie, et ce dans le cadre d’un accord judiciaire conclu entre la Tunisie et la Syrie sur l’échange des prisonniers à l’encontre desquels des jugements judiciaires définitifs ont été émis.
Il est à rappeler que les relations entre Tunis et Damas ont été rompues sans raison valide, en 2012, par le gouvernement de la troïka, l’ancienne coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, au moment où l’on commençait à entendre, dans les milieux islamistes, un discours vantant le jihad et encourageant les jeunes à aller faire le coup de feu sur les champs de bataille en Syrie.
Par ailleurs, le nombre des jihadistes tunisiens en Syrie reste encore indéterminé. Certains experts estiment ce nombre à 3000, chiffre que retiennent également les officiels tunisiens, dont le ministre de l’Intérieur Hedi Majdoub qui, lors d’une séance d’audience au parlement, début février courant, a indiqué que 800 jihadistes tunisiens sont déjà rentrés des zones de conflits et surveillés par ses services.
Il est à rappeler qu’un mouvement de protestation mené par la société civile et soutenu par quelques partis a eu lieu en janvier dernier contre l’éventuel retour au pays des jihadistes tunisiens suite à la défaite de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech) lors de la bataille d’Alep, au nord de la Syrie. Cette crainte est loin d’être apaisée…
A. K.
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