Le dirigeant islamiste Saïd Ferjani a rendu visite, dimanche 5 mars 2017, à l’un des 3 anciens hauts responsables de Ben Ali condamnés à 6 ans de prison.
Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, a téléphoné, samedi 4 mars, aux 3 anciens hauts responsables de Ben Ali (Samira Khayache, ex-membre de l’association Basma pour handicapés et ancienne ministre de l’Equipement et de l’Habitat, Tijani Haddad, ex-ministre du Tourisme, et Kamel Hadj Sassi, ancien secrétaire d’Etat à la Jeunesse), tous trois condamnés, la veille, à 6 ans de prison dans l’affaire des concerts de Mariah Carey (en juillet 2006).
Le lendemain, Saïd Ferjani, membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha et ancien conseiller du ministre de la Justice Noureddine Bhiri, s’est rendu en personne chez l’un de ces 3 anciens responsables (voir photo ci-haut).
Quand on connaît cet homme sulfureux et interlope et sa propension aux micmacs et aux manigances, on peut se poser des questions sur ce grand intérêt des Nahdhaouis pour les «azlems» (larbins) de Ben Ali, qu’ils ne ratent aucune occasion pour vilipender. Pourquoi les soutiennent-ils, aujourd’hui, dans leurs démêlées avec la justice ? Difficile d’imaginer que ce soutien est désintéressé ou qu’il participe d’une forme de charité musulmane. Qu’ont-ils dit à leurs hôtes? Que leur ont-ils promis? Les mauvaises langues parlent de négociation voire de racket.
Il convient de rappeler que ce Saïd Ferjani est souvent mêlé aux manoeuvres les plus scabreuses. Son nom a ainsi été mêlé à l’affaire Baghdadi Mahmoudi, l’ancien Premier ministre de Kadhafi, extradé de la Tunisie, en 2012, et en prison dans son pays depuis cette date.
Selon plusieurs sources médiatiques, dont le français Médiapart, il y a eu à Paris, quelques jours avant l’extradition de M. Mahmoudi, une rencontre, au restaurant Le Fouquets, à Paris, entre Me Marcel Seccaldi, l’un des avocats français de l’ancien Premier ministre libyen, et… Saïd Ferjani, compagnon de 35 ans de Rached Ghannouchi, l’exécuteur de ses basses oeuvres et son âme damnée.
Saïd Ferjani s’est, également, chargé d’oeuvrer pour le rapprochement entre les anciens collaborateurs de Ben Ali et la direction d’Ennahdha, prélude à l’intégration des «azlems» utiles au parti islamiste Ennahdha.
Dans cette stratégie de récupération, la justice de M. Bhiri ne peut-elle pas être utilisée comme un bâton, la carotte étant, on l’a compris, la promesse de fermer les dossiers?
Z. A.
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