Le président de l’UPL, Slim Riahi, fustige le double discours du parti islamiste Ennahdha, responsable, à ses yeux, de la montée du terrorisme en Tunisie.
Le Front du salut et du progrès (FSP) a tenu hier, dimanche 2 avril 2017, une réunion au cours de laquelle les partis le composant ont ratifié le document constitutif qui tient lieu de plate-forme politique.
Slim Riahi, président du l’Union patriotique libre (UPL), s’est distingué, lors de cette réunion, par un discours virulent où il a fustigé le document de Carthage, le parti islamiste Ennahdha et le parti Al-Badil Ettounsi (Alternative tunisienne), nouveau-né sur la scène politique, lancé la semaine écoulée par l’ancien chef du gouvernement Mehdi Jomaa.
Slim Riahi a déclaré que le gouvernement d’union nationale conduit par Youssef Chahed à échoué, appelant, par la même occasion, à «déchirer le document de Carthage», qui fait une évaluation de la situation dans le pays et fixe les priorités du travail gouvernemental.
Le président de l’UPL a dénoncé le double discours du parti islamiste qui est responsable, selon lui, du terrorisme qui sévit en Tunisie, et ce, notamment, à travers les milliers d’associations caritatives islamistes qui, selon ses dires, «pratiquent le terrorisme social, car elles exploitent la pauvreté et la misère des gens, et alimentent le terrorisme».
Quant au nouveau parti de Mehdi Jomaa, il l’a qualifié de «petit bureau d’études», en traitant ses dirigeants d’opportunistes. La politique se fait sur le terrain et non pas à travers cette «manie des think-tank», a-t-il asséné.
Cette nouvelle posture de l’homme d’affaires et président du Club africain, qui tire sur tout ce qui bouge, tranche avec l’esprit consensuel qui était le sien il y a 3 ans et pose des questions sur son nouveau positionnement dans l’opposition.
Celui qui, en 2013, a joué un rôle important dans le rapprochement entre Nidaa Tounes et Ennahdha et entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi, et dont le parti, l’UPL, a fait partie de la coalition gouvernementale conduite par Habib Essid, au lendemain des législatives de 2014, semble vouloir profiter des difficultés actuelles du gouvernement conduit par ces deux partis pour se positionner dans l’opposition, en perspective des législatives et présidentielles de 2019.
Reste à s’interroger si cette position tranchée fait l’unanimité au sein du Front du salut et du progrès (FSP) ou si elle ne tardera pas à créer des divergences politiques au sein de ce front nouvellement né.
A. K.
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