La délégation tunisienne dépêchée en Libye a refusé de rapatrier des femmes condamnées pour appartenance à l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech).
Une source a indiqué à Kapitalis que la délégation parlementaire et gouvernementale, qui s’est rendue en Libye, du lundi 17 au jeudi 20 avril 2017, n’a pas pu rencontrer les membres du gouvernement officiel libyen, mais s’est retrouvée en présence des membres d’une milice, qui semble être celle de Fajr Libya, du leader islamiste libyen Abdelhakim Belhaj. Aussi ses membres ont-ils refusé de rapatrier les femmes et les enfants tunisiens détenus dans ce pays, malgré l’accord donné par le procureur général libyen.
Les 14 Tunisiennes, membres de Daech, ont critiqué ce refus, se sont disant rejetées par leur pays, tout en faisant part de leur crainte du traitement qui leur sera réservé à leur retour en Tunisie. Elles ont même demandé de rester en Libye où elles disent être très bien traitées par leurs «frères musulmans».
«La Tunisie a refusé de nous ramener chez nous, car elle ne gagne rien en retour. S’il y avait de l’argent à gagner, la délégation serait venue en courant et nous aurait rapatriées rapidement. C’est là l’une des raisons qui nous ont fait quitter notre pays pour rejoindre l’Etat islamique», a lancé l’une des terroristes aux médias libyens ajoutant : «Dieu merci, j’ai quitté la Tunisie, qui se targue d’être un pays de culture et de démocratie, alors que nos enfants sont abandonnés et déscolarisés depuis près de 2 ans. Je fais confiance en mes frères libyens. Ils ne nous laisseront pas tomber», par allusion aux membres de la milice islamiste.
Une source de la délégation tunisienne a précisé qu’aucun accord n’a encore été conclu concernant les 150 corps de combattants de Daech présentés comme de nationalité tunisienne, car la Tunisie souhaite procéder auparavant à des tests ADN pour confirmer l’identité des corps avant leur rapatriement.
«Cette visite a été un vrai fiasco, la partie libyenne ayant voulu nous manipuler, mais fort heureusement, nous ne sommes pas tombés dans le piège, car nous devons uniquement négocier avec des parties officielles et non des milices armées», a précisé la même source, ajoutant : «Ils avaient tout organisé pour nous forcer la main et avaient même ameuté les médias libyens dans une salle où se trouvaient des extrémistes tunisiennes en niqab et leurs enfants. Certains médias tunisiens sont tombés dans le piège en rapportant des informations non vérifiées depuis la Libye».
Une autre visite est prévue, prochainement, pour essayer de trouver une solution aux 37 enfants tunisiens détenus en Libye, dont les parents sont soit détenus, soit morts en Libye).
Y. N.
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