Chafik Jarraya accuse le chef du gouvernement Youssef Chahed d’être derrière une campagne de dénigrement dont il affirme être l’objet.
Le sulfureux homme d’affaires et activiste politique, proche de Hafedh Caïd Essebsi, fils du président de la république Béji Caïd Essebsi et directeur exécutif autoproclamé de Nidaa Tounes, parti au pouvoir, a indiqué, dans un post publié sur sa page Facebook, dimanche 14 mai 2017, que le secrétaire général d’Al-Joumhouri, Issam Chebbi, est en train de mener une campagne de dénigrement à son encontre et contre son ami (et obligé) Sofiane Toubel, président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes.
Selon lui, ce dernier accuse de corruption des personnalités nationales, dont lui-même, mais sans les nommer, et appelle à les mettre en prison.
L’homme d’affaires a, par ailleurs, fait savoir que M. Chebbi devait plutôt lui être reconnaissant pour l’appui logistique et financier qu’il a apporté à son ancien parti, le Parti démocratique progressiste (PDP), lors des élections de l’Assemblée nationale constituante (ANC) en 2011, ajoutant que les millions de dinars que ce parti a dépensés lors de cette campagne venaient essentiellement des familles Hachicha et Sellami, qui étaient proches de l’ancien régime et impliqués dans des affaires de corruption, selon ses propos.
M. Jarraya a aussi indiqué, dans le même post, qu’il connait ceux qui ont chargé M. Chebbi de mener cette mission: Iyed Dahmani, porte-parole du gouvernement Youssef Chahed, et Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile, ajoutant: «Ce qui est surprenant, c’est votre participation à la marche de « Manish msameh » (contre la loi de réconciliation nationale, Ndlr) alors que vous avez pardonné, il y a longtemps, aux corrompus (de l’ancien régime, Ndlr) en acceptant leur financement de vos campagnes électorales».
La cible de M. Jarraya dans ce post très codé n’est pas, on l’a compris, Issam Chebbi ni Mehdi Ben Gharbia ni Iyed Dahmani, mais le «patron» des deux derniers, le chef du gouvernement Youssef Chahed. Et cela s’explique aisément: ce dernier a commis, aux yeux de M. Jarraya, le «crime» de déclarer la guerre à la corruption et à la contrebande dont M. Jarraya est connu pour être l’une des figures de proue en Tunisie.
E. B. A.
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