Imed Daïmi et Adnen Mansar se montrent «sceptiques» face à la guerre contre les corrompus, déclenchée hier par le gouvernement Chahed.
En réaction à l’arrestation d’un groupe d’hommes d’affaires, notamment le sulfureux et peu fréquentable Chafik Jarraya, ainsi que des barons de contrebande et des officiers de la douane suspectés d’implication dans des affaires de corruption, la plupart des femmes et hommes politiques tunisiens ont fait part de leur soutien au chef du gouvernement, estimant que le temps est venu de «nettoyer le pays» de ces parasites qui détruisent son économie.
On citera parmi eux Maya Jribi (Al-Jomhouri), les députés Hajer Ben Cheikh Ahmed (Afek Tounes), Mongi Rahoui (Front populaire), Walid Jalled (indépendant), Sahbi Ben Fredj, Mohsen Marzouk (Machrou Tounes), Bochra Belhaj Hmida (indépendante), Samir Dilou (Ennahdha), Mohamed Abbou (Courant démocratique) et Sabrine Gobantini (Nidaa Tounes)
Et comme toujours, le duo infernal de Harak Tounes Al-Irada, Adnen Mansar et Imed Daïmi, n’est pas d’accord et a toujours à redire.
Dans un post, Imed Daïmi a cru bon préciser que Chafik Jarraya a été arrêté par Kamel Letaief. «Qui a arrêtera Letaief?», s’est-il interrogé avec ironie, insinuant que si la guerre contre la corruption est vraiment déclarée, il faut s’attaquer à tous ceux qui sont accusés de corruption.
Adnen Mansar s’est, quant à lui, montré très sceptique quant à cette campagne de nettoyage, en se demandant pourquoi avoir choisi ce moment précis et qu’elles en sont les dessous. Il a, en outre, estimé que la manière avec laquelle les suspects ont été arrêtés et l’absence de communication avec leurs proches sur leur lieu de détention est une violation de la constitution. «Les autorités ont commis une violation de la loi et transformé les arrestations en enlèvement. Il faut qu’elles nous donnes des explications», a-t-il expliqué. C’est à peine s’il n’a pas demandé l’arrêt immédiat des procédures et la libération sans conditions des suspects mis en résidence surveillée, conformément à la loi de l’état d’urgence en vigueur dans le pays.
On notera que Afek Tounes et Al-Massar sont les deux seuls partis à avoir publié, jusque-là, un communiqué officiel à propos de cette guerre contre la corruption; tous les autres partis s’étant murés dans un inexplicable et pitoyable silence. C’est le cas des deux grands partis de la coalition gouvernementale, Nidaa Tounes et Ennahdha, dont Chafik Jarraya est très proche, pour ne pas dire autre chose.
Le Front populaire, et son porte-parole Hamma Hammami, qui sont très forts pour courir de plateau de télévision en plateau de télévision et dénoncer le laxisme du gouvernement face à l’aggravation des phénomènes de la corruption et de la contrebande, et qui, quand le gouvernement a commencé à sévir contre les réseaux mafieux, ont, inexplicablement, bouffé leur langue. Pathétique…
Yüsra Nemlaghi
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