La mise en résidence surveillée des barons de la corruption offre au gouvernement une alternative juridique pour aller jusqu’au bout de sa guerre contre la corruption.
C’est ce qu’a expliqué l’avocat Lazhar Akremi, ancien ministre et ancien dirigeant de Nidaa Tounes, qui s’exprimait sur le plateau de la chaîne Attasiaa, dans la soirée du mercredi 24 mai 2017, à propos des arrestations effectuées, depuis mardi après-midi, parmi les barons de la corruption, de la contrebande et du commerce parallèle.
Ces personnes, qui sont soupçonnées d’atteinte à la sécurité publique et à la sûreté de l’Etat, ont été arrêtées sur la base l’article 5, du 26 janvier 1978, organisant l’état d’urgence, qui permet au ministre de l’Intérieur d’assigner à résidence des personnes pouvant constituer une menace à la paix publique, a-t-il expliqué.
Ce recours allège les conditions d’enfermement des suspects. Mais il permet surtout au gouvernement de contourner l’écueil de la corruption qui persiste encore dans le secteur de la magistrature.
Me Akremi, qui s’est gardé d’accuser tous les magistrats, a estimé que certains d’entre eux sont corrompus, laissant entendre que les personnes suspectées de corruption pourraient être relâchées par certains juges avant même l’entame des investigations judiciaires.
Selon lui, en l’absence d’une vraie réforme du secteur de la magistrature, qui tarde à être mise en route, et la persistance des pratiques héritées de l’ère de la dictature risquent de neutraliser les efforts du gouvernement pour éradiquer les fléaux de la corruption et de la contrebande.
Abderrazek Akremi
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