Après le succès du témoignage d’Imed Trabelsi sur les réseaux de la corruption en Tunisie, les Tunisiens attendent avec impatience celui de Sakher El-Materi.
Des informations circulent sur l’intention de Sakher El Materi de comparaître devant l’Instance Vérité et Dignité (IVD) pour donner son témoignage sur les réseaux de la corruption sous le règne de son beau-père, l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, et dont il est considéré comme l’un des chefs de file.
Sakher El-Materi, qui a fui la Tunisie dans le même avion que l’ancien couple présidentiel, le 14 janvier 2011, pour se réfugier, avec son épouse, Nesrine Ben Ali, en Arabie saoudite, puis aux Emirats arabes unis, avant de s’installer aux Îles Seychelles, où il réside aujourd’hui, devrait, dans le témoignage projeté, faire état des mécanismes de fonctionnement des réseaux de la corruption avant 2011 et divulguer les noms des personnes qui y sont impliquées.
L’IVD a certes démenti l’existence de contacts avec l’intéressé pour la réalisation d’un tel témoignage. Il n’en reste pas moins vrai que Sakher El-Materi a déclaré, lors d’une une apparition télévisée sur la chaîne française M6, le 8 janvier 2017, dans l’émission ‘‘Enquête exclusive’’, qu’il avait déposé un dossier auprès de l’IVD dans le cadre du processus de réconciliation nationale, ajoutant qu’il compte retourner en Tunisie, une fois son dossier étudié, où il espère bénéficier d’un «procès équitable».
Après le succès de la diffusion du témoignage d’Imed Trabelsi, le neveu de Leila Ben Ali, l’épouse de l’ancien dictateur, tourné à la prison de Mornaguia, où l’intéressé est incarcéré, l’IVD semble, pour sa part, déterminée à avancer dans cette voie, ne fut-ce que pour empêcher l’adoption du projet de loi sur la réconciliation économique et financière proposé par le président de la république Béji Caïd Essebsi et qu’elle considère comme une tentative pour lui tirer le tapis sous les pieds.
Abderrazek Krimi
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