«Il n’y a pas une réelle volonté politique de réformer la direction générale de la douane tunisienne et de lutter contre la contrebande».
C’est ce qu’a déclaré le président bureau exécutif du syndicat de la douane, Mohamed Ghodhbane, lors d’une conférence de presse, vendredi 22 mai 2015, ajoutant que le syndicat ne dispose pas d’informations sur la commission de réforme de la douane, dont la création a été annoncée par le ministre des Finances.
Tout en faisant savoir que des contrôleurs publics, à la direction générale de la douane, bloquent cette réforme, M. Ghodhbane a ajouté que d’autres instances officielles tentent de s’immiscer dans les activités de la douane aux niveaux des postes frontaliers.
Il a, également, déploré l’intervention continue d’hommes d’affaires puissants, très actifs dans la contrebande, dans la promotion et les permutations des douaniers.
M. Ghodbane a reconnu l’existence de cas de corruption révélés pas plusieurs rapports, soulignant que ceci pourrait avoir un impact négatif sur le moral des douaniers et leur travail.
Le syndicat a, par ailleurs, appelé à un sit-in de deux heures, mardi 26 mai, devant le ministère des Finances, pour réclamer, notamment, l’accélération de l’adoption de la prime d’incitation et des manquements fiscaux avec un effet rétroactif, l’amendement du décret de la prime relative aux heures supplémentaires datant de 1981 et la répartition équitable des recettes des procès verbaux.
Les participants à ce sit-in réclameront, également, le décaissement de leurs dues, le rapprochement de la grille des salaires de celle de l’institution militaire et la désignation d’un quota pour le recrutement des enfants des douaniers.
La direction générale de la douane emploie près de 8.000 employés et dispose de deux syndicats de douaniers et d’un syndicat de sous-officiers dont le nombre des adhérents dépasse 7.000.
La douane tunisienne compte parmi les institutions les plus corrompues en Tunisie, selon une étude de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itseq).
Cette institution a, également, été épinglée dans une autre étude réalisée par l’expert à la Banque Mondiale, Bob Rijkers, qui a mis en exergue les différences énormes dans le volume des marchandises exportées par les pays européens vers la Tunisie et celles déclarées, à l’importation, aux ports et aux services de la douane tunisienne.
Ces différences prêtent à équivoque et confirment, dans un sens, l’entrée d’importantes quantités de marchandises en Tunisie «sans déclaration douanière et sans payer les tarifs douaniers», indiqué cette étude.
I. B. (avec Tap).
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