Plus d’un jeune Tunisien sur quatre n’est ni scolarisé, ni employé, ni en formation (Neet), révèle une enquête menée par le Bureau des Nations Unies à Tunis, l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud).
L’enquête a été présentée vendredi 29 septembre 2023 lors d’une journée d’étude sur le thème : «Les jeunes non scolarisés, sans emploi et sans formation : faciliter la transition vers l’emploi». Elle a été réalisée auprès des jeunes âgés de 15 à 29 ans dans quatre gouvernorats : Gafsa, Kairouan, Monastir et Sidi Bouzid. Les Neets représentent 30,6% des jeunes à Kairouan, 29,3% à Sidi Bouzid, 27,7% à Gafsa et 19,5% à Monastir.
Parmi les participants à la journée d’étude figuraient le coordonnateur résident des Nations Unies en Tunisie, Arnaud Peral; le directeur de cabinet du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelkader Jmal; la directrice du bureau de l’OIT pour le Maghreb, Rania Bikhazi; le conseiller auprès du ministère des Affaires sociales, Khalil Abbes; et des responsables de l’Office des Nations Unies en Tunisie.
Selon l’enquête, les trois quarts des jeunes interrogés avaient quitté l’enseignement secondaire ou supérieur sans diplôme, et 45% d’entre eux n’étaient ni scolarisés ni employés depuis plus de cinq ans.
La majorité des jeunes ont déclaré que le manque de compétences pour l’emploi et les difficultés d’apprentissage étaient les principales causes du chômage, outre les conditions de vie familiale et les difficultés économiques et sociales qui peuvent conduire à l’abandon scolaire.
Ne cherchons pas plus loin les causes de l’échec des politiques de développement en Tunisie et la recrudescence de certains fléaux sociaux, comme la délinquance juvénile, l’émigration irrégulière ou encore l’extrémisme religieux, qui sont les conséquences directes de la mauvaise gouvernance à tous les niveaux de l’Etat, les carences étant à tous les étages et les problèmes inextricablement liés.
D ans son discours, Arnaud Peral a souligné l’importance d’être à l’écoute des jeunes et de les accompagner tout au long de leur scolarité et vers l’emploi, appelant à une approche globale qui tienne compte des besoins de ce groupe vulnérable pour prévenir l’abandon scolaire précoce, en plus de renforcer les programmes d’éducation et de formation pour rationaliser l’intégration des jeunes sur le marché du travail.
De son côté, Lamjed Mahmoud, D-G du développement de la formation professionnelle au ministère de l’Emploi, a souligné l’importance de prendre en compte les spécificités de ce groupe de jeunes à travers la mise en œuvre de mécanismes appropriés et d’interventions ciblées pour les intégrer au marché du travail.
I. B. (avec Tap).
Donnez votre avis