Les transferts illicites de fonds à l’étranger se sont intensifiés ces derniers jours en Tunisie. En témoignent plusieurs saisies aux aéroports et ports de Tunisie.
Selon un communiqué de la douane tunisienne, rendu public le 20 septembre 2019, «l’équipe d’inspection et de contrôle des passagers de l’aéroport Tunis-Carthage a réussi à contrecarrer sept tentatives de passages clandestins de quantités importantes de devises étrangères au cours des deux derniers jours, pour une valeur de 256.000 dinars».
Dans le détail, la douane a précisé que des montants de 38.500 euros et 47.300 dollars (256 mille dinars tunisiens) ont été saisis sur des passagers qui s’apprêtaient à quitter la Tunisie pour différentes destinations. La douane n’a toutefois pas nommé ces destinations.
Le même jour, c’est-à-dire le 20 septembre, le journal hebdomadaire ‘‘El-Anouar’’ a révélé que la douane a arrêté, à bord d’un paquebot qui s’apprêtait à quitter le port de la Goulette en direction de Gênes, en Italie, une personne en possession d’un montant en devises d’une valeur de 180.000 dinars.
Selon le journal, cette personne serait un conseiller de Zied Ladhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale. Cette dernière information a cependant été démentie par la direction générale de la douane.
Abstraction faite de leur importance et de leurs effets collatéraux, les saisies de fonds transférés aux frontières est une réalité. Elle vient illustrer qu’il existe dans le pays des personnes qui ont décidé de transférer une partie de leurs fonds à l’étranger. Elles seraient déçues par les résultats du premier tour de la présidentielle anticipée de dimanche dernier, 16 septembre, et des perspectives d’instabilité qui se profilent à l’horizon, après les prochaines législatives.
Pour mémoire, la Tunisie a connu le même phénomène à l’issue des élections de la constituante de 2011 et des élections générales de 2014.
Khémaies Krimi
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