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Gouvernement Ennahdha et Qalb Tounes : Jemli tente-il un passage en force?

La marionnette Habib Jemli s’est-il résigné à tenter un passage en force en remettant au chef de l’Etat la liste de gouvernement que lui a dicté le marionnettiste Rached Ghannouchi? Les circonstances quelque peu confuses de sa conférence de presse d’hier soir, mercredi 1er janvier 2020, le laissent penser.

Par Imed Bahri

Hier soir, le chef de gouvernement désigné par Ennahdha, Habib Jemli, a, encore une fois, posé un lapin aux journalistes, en n’annonçant pas la liste des membres de son gouvernement qu’il disait pourtant prête. L’homme patauge toujours et il y a des signes qui ne trompent pas.

D’abord, l’entretien avec le président de la république Kaïs Saïed a duré beaucoup plus longtemps que prévu. La conférence de presse a d’ailleurs dû être retardée de plus de deux heures. Et lors de celle-ci, M. Jemli a refusé d’annoncer son gouvernement, malgré l’insistance des journalistes, lassés par les reports successifs, alors qu’il était prévu qu’il l’annonce, comme l’a d’ailleurs précisé Rachida Ennaifer, chargée de la communication au Palais de Carthage, pour souligner que le nouveau report n’a rien à voir avec la présidence de la république, comme a tenté de le faire croire, pernicieusement, M. Jemli, mais que seul ce dernier en assume la responsabilité.

La présidence a, d’ailleurs, annoncé, plus tard dans la soirée, dans un communiqué, que M. Jemli… poursuit ses consultations (sic !).

Ces raisons montrent qu’il y a anguille sous roche. La liste fuitée dans la soirée signée par Jemli peut apporter la réponse. On y trouve, par exemple, Sofien Selliti (au ministère de l’Intérieur) et Hédi Kediri (à la Justice), dont personne ne croit à l’indépendance et dont la proximité avec Ennahdha est de notoriété publique. D’autres noms, on l’imagine, posent problème… comme Fadhel Abdelkefi, au ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, ou encore Fathi Haddaoui, à celui des Affaires culturelles, tous deux connus pour leur trop grande proximité avec Qalb Tounes. Pour un gouvernement censé être constitué de personnalités indépendantes des partis, la copie est pour le moins douteuse.

Pour toutes ces raisons, on peut comprendre que le président ait émis des réserves mais Jemli se serait montré inflexible et ait tenu bon à ne plus rien changer à sa liste (composée par ses commanditaires d’Ennahdha et, à un degré moindre, de Qalb Tounes) et à la lui remettre et le président, en dépit de ses réserves, ne peut pas refuser de la transmettre à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) où Jemli est assuré d’avoir la majorité.

D’où le passage en force de la marionnette Jemli et derrière lui son marionnettiste Rached Ghannouchi, à la fois président d’Ennahdha et de l’Assemblée. De là à prédire de nouveaux rebondissements…

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