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Le laboratoire Gilead prive les malades tunisiens du médicament contre VHC

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Des organisations dénoncent la sanction imposée par le laboratoire Gilead à des milliers de Tunisiens infectés par le VHC (hépatite C) et privés de médicaments.

L’Association tunisienne de lutte contre les MST/Sida et la Coalition internationale pour l’accès au traitement dans la région MENA (ITPC-Mena) dénoncent fermement le refus du laboratoire Gilead Sciences de rendre leur médicament contre le virus de l’hépatite C (VHC), le Sofosbuvir, disponible aux malades tunisiens.

«Cela fait des mois que des milliers de malades attendent désespérément d’avoir accès au Sofosbuvir. Nous n’avons toujours pas vu le moindre geste du laboratoire Gilead pour enregistrer le médicament en Tunisie ni aucune offre de prix qui soit adaptée à la situation économique du pays», a déclaré Bilel Mahjoubi, directeur de l’ATL.

Il est estimé que 107.000 (entre 26.000 et 208.000) personnes sont infectées par le VHC en Tunisie soit 1,3% de la population générale. Parmi eux, 86.000 (entre 21.000 et 166.000) vivent avec une infection chronique nécessitant un traitement.

L’arrivée du Sofosbuvir constitue pour les malades un véritable espoir de guérison après seulement trois mois de traitement. Mais le prix exorbitant réclamé par Gilead (86.000$ aux Etats Unis) constituent un véritable obstacle pour y accéder.

Selon Othman Mellouk, chargé des questions de propriété intellectuelle et accès aux médicaments à ITPC-Mena: «Il y a un an, nous avons rencontré les responsables de Gilead à Bangkok qui avaient promis que le laboratoire rendrait accessible le médicament dans les pays d’Afrique du Nord, notamment la Tunisie, à un prix abordable. Un an après, non seulement rien n’a été fait, mais en plus Gilead a complètement bloqué l’accès des Tunisiens au médicament en interdisant formellement aux génériqueurs indiens de fournir le pays. C’est un véritable embargo à l’encontre des malades». Une situation inacceptable pour l’ATL et ITPC-Mena.

En effet, selon les règles du commerce international et selon la législation tunisienne en matière de protection de la propriété intellectuelle, seule la détention d’un brevet d’invention sur le médicament permet à Gilead de jouir d’un monopole de marché. Or le laboratoire ne détient aucun brevet en Tunisie.

L’ATL et ITPC-Mena exigent de Gilead de lever leur embargo sur la Tunisie et d’enregistrer le médicament dans le pays à un prix qui soit abordable et compatible avec la situation économique du pays.

Les deux associations demandent au ministère de la Santé de prendre les dispositions nécessaires pour rendre le médicament accessible aux milliers de personnes atteintes par le VHC, y compris le recours aux versions génériques comme c’est le cas aujourd’hui en Egypte et au Maroc.

I. B. (avec communiqué).

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